4 Décembre 2014 - 00:00
Chapeau!
Par: Le Courrier
Photothèque Le Courrier

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Au nom du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM), je tiens à féliciter la Ville de Saint-Hyacinthe, à la suite de la parution de l’article dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe au sujet de la biométhanisation des déchets organiques. La nouvelle a été amplifiée par Radio-Canada. Comme membres de groupes écologiques, nous avons souvent dénoncé des lacunes de nos gouvernants qui mettaient à mal notre environnement. Alors, il est naturel que nous levions notre chapeau lorsqu’ils font des choses remarquables!

C’est d’autant plus remarquable que notre ville a fait un bond quantique dans sa façon de gérer les matières résiduelles depuis 20 ans. À cette époque, notre ville était le cancre environnemental. En effet, le conseil municipal d’alors refusait obstinément de municipaliser la gestion des déchets. La non-municipalisation voulait dire que chaque citoyen devait disposer de ses déchets par lui-même; certains payaient un ébouer privé pour le faire alors que d’autres les éparpillaient dans la nature pour épargner quelques sous. Les commissaires du BAPE ont été étonnés d’apprendre en 1996 qu’une ville de plus de 40 000 ainsi que cinq autres municipalités avaient une position aussi rétrograde à l’aube du 21e siècle.

Maintenant, nous sommes à la fine pointe de l’avant-garde. Les politiciens de la région, à l’écoute de la population, ont quitté une position digne du 19e siècle pour atterrir dans le 21e. Depuis 2007, nous avons une collecte à trois voies, ce qui nous permet de détourner 60 % des matières organiques des décharges. Avec ce projet de biométhanisation, notre avance devient encore plus remarquable. Non seulement la ville et la Régie réduiront leur facture pour la gestion des déchets, mais notre ville produira du gaz naturel. Et le digestat (ce qui reste après la fermentation anaérobique) sera un bon matériau pour ameublir le sol. N’oublions pas que le méthane, c’est-à-dire le gaz naturel, est le résultat de la décomposition de matière organique. Est-ce que la même technologie pourrait être appliquée aux lisiers, souvent une source de pollution de nos champs et de nos rivières?

Lorsque l’on parle de « l’économie verte », en voici un exemple frappant. La ville pourra alimenter cinquante de ses véhicules avec son propre gaz naturel et chauffer ses installations de la rue Girouard. De plus, elle compte signer une entente avec GazMétro pour vendre tous ses surplus. Comme combustible, le biogaz est aussi efficace que le gaz d’origine sous-terraine, et ce, sans tous les effets négatifs que les forages et/ou la fracturation hydraulique imposent à l’environnement.

Et il y a d’autres exemples d’énergies vertes dont l’éolien, le solaire, la géothermie, l’hydro-électricité et les hydroliennes. Selon la thèse de Jeremy Rifkin, la troisième révolution industrielle du 21e siècle sera construite à partir des énergies vertes produites à petites échelles par une multitude de miniproducteurs qui alimenteront un « smart grid » à partir de leur milieu de vie quotidienne. Adieu aux mégacompagnies de carburant fossile qui nous amènent à produire des millions de tonnes de gaz à effet de serre si dommageable à notre climat!

Alors chapeau aux innovateurs de Saint-Hyacinthe, la technopole de l’agroalimentaire, qui ouvrent la voie en ce début du 21e siècle! Espérons que d’autres sauront les imiter!

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