1 février 2018 - 00:00
Est-ce que les vétérinaires aiment les animaux?
Par: Le Courrier

Mercredi matin, Chatou ne feele pas. Hier soir, elle a voulu rejeter quelque chose, comme si ça bloquait son tube digestif. Elle n’a pas faim. Elle ne boit pas. Un peu plus tard, elle va se coucher dans l’évier, ce qu’elle ne fait jamais, comme si elle était déshydratée.


Je téléphone à deux cliniques. Ils n’ont pas l’appareil qui permettrait de voir un cheveu, par exemple, qui bloquerait. J’appelle mon animalerie qui me conseille d’aller à la Faculté de médecine vétérinaire puisqu’ils ont l’équipement pour tous les examens.
Chatou est maintenant allongée, le menton dans son bol d’eau, sans boire. Il y a urgence. J’appelle la Faculté, et on me dit qu’au départ, il y a des frais de 150 $, et non 50 $, puisqu’il s’agit d’un rendez-vous en urgence, auxquels on ajoute les coûts « à la carte » des examens à lui faire.
C’est l’être que j’aime le plus au monde, ma compagne de vie, et je veux lui éviter toute souffrance. J’appelle donc un taxi. À l’urgence, on me demande distraitement la raison de ma venue. Il y a beaucoup de va-et-vient autour. Je parle de déshydratation, on me dit d’aller dans la salle d’attente. Une femme vient chercher Chatou, mais je ne peux pas l’accompagner. Pourquoi? Elle me dit qu’elle va venir me voir plus tard. Il me semble que la première étape en arrivant à l’urgence, c’est de décrire la situation à un vétérinaire ou à un assistant.
Deux heures passent. Pendant ce temps, j’échange avec trois personnes qui attendent aussi pour leur animal et qui trouvent aussi que les coûts sont trop élevés, exagérés.
Une assistante m’amène dans un bureau où je lui dis ce qui s’est passé pour Chatou. Elle prend des notes et me dit de retourner dans la salle d’attente, qu’elle va venir me chercher dans peu de temps pour rencontrer le vétérinaire.
Un ami vient me retrouver. Deux heures plus tard, le vétérinaire nous parle d’une possible insuffisance rénale causée par son âge, bientôt 20 ans. Ils pourraient la garder en observation trois jours, moyennant des frais de 800 à 1000 $, et d’autres coûts s’ajouteraient pour tels et tels examens. Je suis étourdie par tous ces chiffres, totalement perturbée. Je redis que je ne veux pas qu’elle souffre, il me répond qu’elle n’est pas dans un bon état actuellement.
Et je m’en veux énormément. Si c’était à refaire, j’insisterais dès notre arrivée pour décrire la situation et j’exigerais une radiographie pour voir si quelque chose bloque et l’empêche ainsi de boire. Et peut-être qu’elle serait encore avec moi, dans mes bras. Ma compagne de vie qui m’accepte telle que je suis, avec ma maladie, l’épilepsie. Un être vrai, authentique.
Les vétérinaires sont-ils conscients de l’impact sur la vie, la santé de nos amours, en facturant des « prix d’fous »? Sont-ils conscients qu’à cause de leurs « coûts débiles », des gens choisissent de faire euthanasier leur animal alors qu’ils auraient eu encore de belles années auprès d’eux?
Il y a quelques années, un d’eux m’a dit, pour justifier les coûts, que les appareils coûtent très cher. Ce n’est pas à nous, ni à nos animaux, à payer pour ces appareils. C’est à l’État. Pour que nos amours puissent vivre en santé et que les coûts soient accessibles à tous. Vous qui aimez vos compagnons, qu’en pensez-vous?

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