22 février 2018 - 00:00
Égouts à Saint-Thomas
Et le grand perdant est…
Par: Martin Bourassa

Lorsqu’on voit la tournure qu’a pris le dossier de la facturation des égouts et autres infrastructures dans le district Saint-Thomas-d’Aquin, comment ne pas avoir une petite pensée pour l’ex-conseiller Jacques Denis? Ce dossier a causé sa perte et a pavé la voie à sa grande rivale, l’actuelle conseillère Linda Roy. 


Propriétaire touchée par ces travaux, c’est elle qui avait alerté ses voisins quand les factures sont parvenues aux citoyens l’été dernier. Constatant des incongruités, elle avait rapidement pris la tête d’une délégation, puis débarqué à l’hôtel de ville. Avec succès puisque la Ville a annulé les premières factures, remboursé les citoyens et ordonné la révision complète du dossier, après l’avoir soigneusement placé sur la glace pour ne pas que sa conclusion puisse avoir un effet quelconque sur la campagne électorale imminente. Effet il y a pourtant eu, car la candidate Roy a fait bien du millage là-dessus, en s’appropriant les mérites de la volte-face municipale, au détriment d’un Jacques Denis tout penaud qui n’avait pourtant rien à se reprocher.
Connue depuis peu, la conclusion du dossier laisse toutefois pantois.
Une semaine avant que la Ville ne présente le résultat de ses vérifications, nous apprenions que la conseillère Roy avait décidé de se retirer du dossier alléguant un conflit d’intérêts pourtant aussi évident qu’un nez au milieu du visage.
Elle n’était donc pas présente quand le maire et le directeur général de la Ville sont allés dire aux citoyens visés que leur facture avait finalement été revue… à la hausse! Le retrait opportun de Mme Roy lui a donc évité de devoir défendre le travail de la Ville et/ou d’affronter la colère de ses voisins. Car si on se reporte à tout ce qui a été dit et écrit l’été dernier, on pouvait croire qu’il y avait eu surfacturation et que des factures revues et corrigées à la baisse suivraient. C’est pourtant loin d’être le cas et on peut comprendre la frustration des citoyens. Mais de là à exiger l’intervention de l’UPAC comme le font certains, calmons-nous un peu.
Cela dit, la gestion du dossier a été désastreuse. L’administration n’en sort pas grandie. Il faut s’interroger sur les mécanismes de révision et de reddition de comptes à l’hôtel de ville. Et on ne peut nier que le fait d’avoir pris aussi longtemps pour éclaircir le dossier a eu une influence certaine sur la campagne électorale. Gageons que M. Denis aurait souhaité savoir en octobre plutôt qu’en février que les factures envoyées aux citoyens de son quartier seraient plus dispendieuses au final.
À nos yeux, il a été victime du peu de considération que lui portait la direction générale. Pensez-vous que l’administration en place aurait agi de la même façon si ce dossier d’infrastructures s’était déroulé dans le quartier La Providence, la forteresse de Bernard Barré? Non, car ce dernier aurait viré l’hôtel de ville à l’envers pour moins que ça.
M. Denis a vraiment été trop bonasse.

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