22 novembre 2018 - 00:00
Exposition Ma langue est un sable mouvant
Faire ses propres liens
Par: Maxime Prévost Durand
L’artiste Giorgia Volpe tenant l’une des « têtes d’Aissatou », une œuvre consistant en des têtes de coiffure en plastique recouvertes de tresses de cheveux synthétiques. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’artiste Giorgia Volpe tenant l’une des « têtes d’Aissatou », une œuvre consistant en des têtes de coiffure en plastique recouvertes de tresses de cheveux synthétiques. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’artiste Giorgia Volpe tenant l’une des « têtes d’Aissatou », une œuvre consistant en des têtes de coiffure en plastique recouvertes de tresses de cheveux synthétiques. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’artiste Giorgia Volpe tenant l’une des « têtes d’Aissatou », une œuvre consistant en des têtes de coiffure en plastique recouvertes de tresses de cheveux synthétiques. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Une grande courtepointe tissée de fragments de drapeaux du Québec, des hamacs conçus à partir de tubulure acéricole, un miroir craquelé par le froid hivernal et des draps pliés et empilés avec des mains en plâtre qui en ressortent. Voilà quelques-unes des œuvres que l’on retrouve dans le cadre de l’exposition Ma langue est un sable mouvant, de Giorgia Volpe, présentée à Expression pour les prochaines semaines. À première vue, chacune d’elles n’a aucun lien avec les autres. Mais si elles en avaient?


« Quel est le rapport entre un miroir et des drapeaux du Québec? Faut-il absolument établir un lien entre les œuvres? Est-ce à l’artiste de le faire ou au visiteur? » C’est le commissaire de l’exposition, Marcel Blouin, qui lance ces questions lors de la présentation médiatique en compagnie du COURRIER. « C’est à chacun de faire sa propre histoire », suggère l’artiste Giorgia Volpe.

La Brésilienne d’origine réside au Québec depuis plus de 20 ans maintenant. Artiste multidisciplinaire, elle a notamment pris part à l’édition 2012 d’ORANGE, l’événement d’art actuel et a contribué à plus de 140 expositions au fil des ans. Ici, elle signe sa première exposition solo à Saint-Hyacinthe.

On y retrouve au total 19 œuvres d’une grande variété, mettant en vedette des techniques de tissage et de dessin, mais aussi des installations. L’espace qu’on lui propose, elle l’habite complètement. Le thème des phases de la vie est présent dans plusieurs des œuvres.

Il y a même une part d’immersion dans son travail, comme pour ces deux pièces étroites où elle s’amuse avec les perceptions. Dans la première, la « fente », elle a dessiné des spirales au crayon à l’huile blanc sur un mur noir, donnant une sensation de vibrations, puis dans la seconde, la « pensée magique », on y retrouve une multitude de bandes magnétiques suspendues où il devient difficile de s’y retrouver une fois à l’intérieur.

La récupération fait aussi partie intégrante de son processus. « Je m’intéresse surtout à ce qui reste de ce qu’on transforme », soutient l’artiste. L’un des exemples est l’utilisation de fragments de drapeaux du Québec comportant des défectuosités qu’elle a utilisés pour « Mal du pays ».

Pour concocter certaines de ses œuvres, Giorgia Volpe a collaboré avec des mains expertes dans des domaines spécifiques. L’une était spécialisée en tressage, d’autres en tissage, puis elle a même fait appel à un plâtrier.

Toutes plus variées les unes que les autres, les œuvres de Ma langue est un sable mouvant peuvent interpeller chaque personne de façon très différente. Avec un côté ludique pour certaines d’entre elles, jeunes et moins jeunes peuvent y trouver leur compte.

L’exposition se poursuit jusqu’au 27 janvier à Expression. Une activité Quid-Art, pour en apprendre plus sur l’art contemporain et sur cette exposition, sera également organisée le 7 décembre. À noter que le centre d’exposition sera fermé durant la période des Fêtes, soit du 24 décembre au 7 janvier.

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