9 janvier 2014 - 00:00
La fête : un espace de liberté
Par: Denyse Bégin
Soeur Maryse Gauvin et Soeur Johanne Coulombe

Soeur Maryse Gauvin et Soeur Johanne Coulombe

Soeur Maryse Gauvin et Soeur Johanne Coulombe

Soeur Maryse Gauvin et Soeur Johanne Coulombe

Bien qu’à première vue leur quotidien puisse sembler austère et marqué surtout par des temps de prières réguliers et contraignants, les religieuses aiment bien, elles aussi, se réunir pour faire la fête et oublier leurs tracas.

« Lors des fêtes, les talents de chacune sont mis à contribution et chaque soeur impliquée activement dans le déroulement de l’activité révèle le meilleur d’elle-même. Règle générale, le sérieux de la vie ne nous permet pas cette liberté », souligne soeur Maryse Gauvin, qui est devenue une soeur de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe en 1968.

Au moment de l’entrevue, fin novembre, soeur Maryse et soeur Johanne Coulombe anticipaient avec confiance l’étape qui approchait et qui allait les mener au dernier Noël de la communauté à la maison mère. En effet, en juin 2014, un premier groupe de religieuses déménagera vers son nouveau lieu de vie, Les Jardins d’Aurélie. « Je n’aime pas qu’on insiste sur le mot « dernier » », affirme soeur Johanne, la deuxième plus jeune religieuse de la communauté dont la moyenne d’âge, à la maison mère, est de 85 ans. « Nous allons fêter Noël et être ensemble, c’est tout ce qui compte, mentionne soeur Maryse. Elles le savent, nos soeurs, que c’est le dernier Noël à la maison mère. Notre chapelle a un cachet qu’on ne retrouvera nulle part ailleurs, mais Dieu sera parmi nous et avec nous quand même », se réjouit-elle. Soeur Johanne est réputée pour ses nombreux déguisements revêtus à différentes occasions et pour le bonheur contagieux qu’elle prend à faire rire les autres et à jouer des tours. « Si on me croise dans un corridor et que je suis sérieuse, on me croit malade », dit-elle en riant. En bientôt 137 ans d’existence, la communauté a vécu quelques fêtes mémorables. « Le 100 e anniversaire de la communauté a été un événement marquant, se souvient soeur Maryse. Notre communauté était à son apogée. Nous avions encore l’école secondaire Saint-Joseph et aussi, le fait d’ouvrir nos portes à la population a constitué une magnifique expérience, un beau partage. « Nous avons également célébré dans la joie et l’allégresse la reconnaissance de notre fondatrice qui a été déclarée Vénérable par le pape Jean-Paul II, en 1996, poursuit-elle. L’Église reconnaissait ainsi ses vertus et elle devenait, pour tous, un modèle à imiter. » « Les fêtes sont des occasions de faire des choses ensemble, indique soeur Johanne. Dans mon cas, même si je suis fille unique, on dirait que c’était inné. Mes parents et grands-parents avaient le sens de la fête. Ce n’est pas difficile pour moi. J’ai besoin de m’amuser et de faire rire, de partager ma joie de vivre avec les autres. Je me souviens d’un certain 1 er avril où j’ai feint une blessure à un bras en le couvrant d’un bandage. Je voulais jouer un tour aux sœurs du 2 e étage, mais la rumeur s’est vite répandue et toutes ont cru que je m’étais réellement blessée. Les mots gentils et les petites attentions à mon égard se sont multipliés, jusqu’à ce que le chat sorte du sac. » « La fête apporte à notre vie une dimension d’action de Grâces, de célébration, dit soeur Maryse. Elle ponctue notre vécu, donne une saveur spéciale à notre quotidien. Dans la communauté, c’est un plus à notre « vivre ensemble » », indique soeur Maryse, que soeur Johanne approuve aussitôt.

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