22 mai 2014 - 00:00
La menace bien réelle des compteurs « intelligents »
Par: Le Courrier


Le 5 octobre 2012, la Régie de l’énergie donnait son feu vert à Hydro-Québec pour entamer la phase 1 du déploiement des compteurs « intelligents » dans la région métropolitaine de Montréal, et elle approuvera tout probablement sous peu leur déploiement partout ailleurs au Québec, et ce, après avoir refusé de réexaminer les effets sur la santé des émissions de micro-ondes pulsées de ces appareils, malgré les centaines de témoignages qu’elle a reçus à cet égard (bit.ly/1cVnmLn), et sans ordonner qu’une étude d’impacts soit réalisée, malgré les demandes répétées en ce sens.

De fait, des centaines de milliers de citoyens québécois sont préoccupés par les effets sur leur santé et celle de leur famille d’une exposition continue à ces puissantes émissions pulsées, avec des pointes pouvant dépasser 50 000 microwatts par mètre carré (µW/m2). C’est ce qu’a révélé un sondage Léger Marketing réalisé au début d’avril auprès de 500 répondants de la grande région de Montréal (bit.ly/1jsam1w), puisque 63 % d’entre eux ont alors avoué une telle préoccupation. De plus, 52 % des citoyens sondés s’opposaient à la poursuite du déploiement de ces appareils si une étude d’impacts n’est pas d’abord réalisée pour savoir si oui ou non ils sont nocifs pour la santé.Hélas, tout comme Hydro-Québec, la Régie de l’énergie n’en a cure, semble-t-il, puisqu’elle a essentiellement pour mandat d’examiner les demandes de cette société d’État sous l’angle de leurs impacts financiers sur sa rentabilité. Et pour cause, ainsi que 73 % des répondants l’estimaient, comme ce type d’appareil est justement conçu pour permettre la tarification différenciée dans le temps, une fois tous les compteurs déployés, il y aura certainement une hausse des tarifs aux heures de forte consommation, ce qui fera gonfler la facture de 15 à 20 %.Inquiets de se voir imposer contre leur gré ces fichus compteurs, de nombreux citoyens se sont mobilisés, et ont notamment obtenu l’appui de leur conseil municipal dans cette lutte fort inégale. À ce jour, près d’une centaine de municipalités, représentant plus de deux millions de Québécois, ont demandé un moratoire et/ou la gratuité du droit de retrait (bit.ly/1gkeMqm). Jugés exorbitants, inéquitables et punitifs (à 17 $ par mois plus 98 $ au départ), les frais exigés pour avoir un compteur n’émettant rien visent uniquement à dissuader les clients de s’en prévaloir – ce que plus de 5 600 d’entre eux avaient néanmoins fait au 1 er mai, sans compter les dizaines de milliers d’autres ayant réussi à empêcher les installateurs de leur enlever leur bon vieux compteur électromécanique (à roulette), sécuritaire et trois fois plus durable que les fragiles compteurs « intelligents », qu’il faudra remplacer dans à peine 15 ans.Si Hydro-Québec s’obstine à imposer cette technologie aux effets potentiellement cancérogènes (selon l’OMS), ainsi que génotoxiques (bris de l’ADN) et neurotoxiques (séquelles neurologiques diverses), selon des milliers d’études scientifiques indépendantes, c’est qu’elle peut se réfugier derrière le Code de sécurité 6 de Santé Canada, qui ne reconnaît que les effets thermiques (réchauffement) et ignore les effets biologiques observés à des niveaux d’exposition aussi faibles que 100 µW/m2 (maximum recommandé à l’intérieur d’une maison par le Conseil de l’Europe), alors que Santé Canada prétend qu’il n’y a pas d’effets en bas des 6 millions de µW/m2 permis par le Code 6…Mais les problèmes avec cette technologie ne s’arrêtent pas là. Grâce aux données très détaillées sur la consommation électrique qu’ils envoient à Hydro-Québec, il est possible de tracer un portrait précis de nos habitudes de vie et des appareils que nous possédons. Malgré leur cryptage, des pirates informatiques, voire la NSA américaine, vont finir par mettre la main sur ces données, et ainsi pouvoir épier à notre insu nos moindres faits et gestes dans le sanctuaire de notre demeure. En plus de constituer une atteinte potentielle à la vie privée et un sérieux risque sanitaire qui, à la longue, pourrait bien faire décupler le nombre de cas d’allergie aux micro-ondes et aux champs électromagnétiques (l’électrosensibilité est un véritable cauchemar!), ces appareils ont la fâcheuse tendance à prendre feu quand leur circuit de protection contre les surcharges de tension fait défaut. Googlez smart meter fires, et vous en verrez de nombreux exemples.Si ce qui précède vous a persuadé de résister, sachez que vous n’êtes pas seul. Près de 5 000 Québécois ont signé une pétition (chn.ge/1ehCovQ) indiquant leur volonté de ne pas se faire imposer un tel risque. Pour vous joindre à eux et en apprendre beaucoup plus, allez à JeGardeMonCompteur.com. Assurez-vous d’y consulter les témoignages de personnes déjà affectées. Et parlez-en autour de vous, même si hélas pour plusieurs, il est déjà trop tard… Toutefois, suite aux nombreuses pressions exercées, Hydro-Québec vient de consentir à diminuer les frais liés au droit de retrait qui, une fois approuvés par la Régie, passeraient à 48 $ pour l’installation d’un compteur non communicant et à 8 $ par mois pour la relève manuelle de la consommation électrique – tous les détails au bit.ly. Ce n’est pas la gratuité demandée, mais au moins les efforts des opposants n’auront pas été en pure perte! Et la pilule sera moins dure à avaler pour les 1,5 million de clients s’étant déjà fait imposer un de ces dangereux appareils.

Jean HudonJean Hudon est cofondateur et webmestre de la Coalition québécoise de lutte contre la pollution électromagnétique (cqlpe.ca) et membre du comité organisateur de la campagne Je garde mon compteur.

image