28 février 2019 - 10:00
Justice sociale
Le gouvernement Legault interpelé
Par: Benoit Lapierre
Michel Gauvin, Josée Harnois, Jacques Tétreault et Michel Daigle ont tenu un point de presse pour exposer les revendications de la nouvelle Coalition Solidarité Montérégie (CSM) en matière de justice sociale. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Michel Gauvin, Josée Harnois, Jacques Tétreault et Michel Daigle ont tenu un point de presse pour exposer les revendications de la nouvelle Coalition Solidarité Montérégie (CSM) en matière de justice sociale. Photo François Larivière | Le Courrier ©

À la veille du dépôt du premier budget du gouvernement caquiste, la nouvelle Coalition Solidarité Montérégie (CSM) lui rappelle que les besoins sont grands dans les communautés et qu’il doit donc prendre dès maintenant des engagements visant l’atteinte d’une plus grande justice sociale.

« Le gouvernement peut répondre à nos revendications avec les surplus de 4,5 milliards dont il dispose, à ce qu’on entend », a lancé en conférence de presse Josée Harnois, de la Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie (TROC-M), l’une des onze organisations, dont plusieurs syndicats, qui ont adhéré jusqu’ici à la Coalition.

Ses représentants ont profité de la Journée mondiale pour la justice sociale pour présenter leurs principales attentes, regroupées sous cinq grands thèmes, à commencer par l’environnement. Jacques Tétreault, du Comité des citoyennes et citoyens pour l’environnement maskoutain (CCCPEM), enjoint le gouvernement Legault d’adopter sans délai le projet de loi intitulé Loi visant le respect des obligations climatiques du Québec qui a été soumis en décembre par l’équipe du Pacte pour la transition, et lui demande de faire en sorte qu’une reddition de comptes annuelle publique devienne obligatoire en environnement. Il a ajouté qu’il était impératif d’accorder un meilleur financement au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, qu’il a décrit comme l’enfant pauvre de l’appareil d’État. « Ce ministère n’obtient que 0,2 % du budget global », a-t-il signalé.

Dans les services publics, les années d’austérité ont laissé des « blessures importantes » qui commandent un réinvestissement massif à tous les niveaux, qu’il s’agisse des hôpitaux, des soins aux aînés ou de l’aide sociale, a souligné Josée Marois. « Il y a aussi des besoins énormes en santé mentale chez les jeunes », a-t-elle ajouté.

Le sous-financement des organismes d’action communautaire autonome et de défense collective des droits est une autre situation dénoncée par la CSM. « Ce sont les citoyens qui ont décidé de se doter de ces organismes-là. Il en existe 8000 au Québec qui regroupent 72 000 travailleurs, c’est plus qu’en foresterie et en agriculture. Et 80 % de ces travailleurs sont des femmes : c’est peut-être pour ça que le communautaire est si mal financé », a renchéri Michel Gauvin, du Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska. Il souhaite évidemment que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, s’active dans l’élaboration du plan d’action en matière d’action communautaire dont il a annoncé la création. « On s’attend à négocier avec lui les modalités de ce plan-là. »

Concernant les conditions de travail, Michel Daigle, vice-président du Conseil central CSN, a souligné que la Coalition appuyait les revendications du regroupement « 5-10-15 » concernant l’horaire de travail – obligation pour l’employeur de l’établir au moins cinq jours à l’avance -, les congés pour maladie – au moins 10 jours payés par an – et le salaire minimum à 15 $ l’heure.

Enfin, la CSM réclame la création d’un régime d’assurance médicaments entièrement public et universel et qui remplacerait le régime hybride actuel.

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