3 septembre 2015 - 00:00
Corinne de Vailly
Les notes de sang
Par: Kim Messier

Le violon me fascine. Lorsqu’il joue, de ­légers frissons de plaisir parcourent mon corps. Les sons qu’il produit me font ­vibrer. Dans la littérature, c’est l’aspect magique du violon qui m’attire. Souvent associé au Diable, au péché et à la liberté des moeurs, cet instrument à cordes ­enchante les hommes et les femmes, pour le meilleur ou pour le pire.

Dans le roman Les notes de sang, publié aux éditions Recto-Verso, et rédigé par ­Corinne de Vailly, le violon, quand il est entre les mains d’un violoniste tsigane, guérit les maladies, les blessures et les ­infirmités. Entre les mains d’une ­personne malhonnête, les mélodies ­improvisées, plaintives, entraînent la mort et la destruction.

L’histoire qu’a rédigée Corinne de Vailly se déroule au 19e siècle, à Londres. Un maître horloger est obsédé par un violon appartenant au peuple tsigane. Un peuple joyeux qui, selon l’auteure, avait autrefois une grande liberté de voyager. En s’appropriant le violon, Hawthorne Lambton ­désire guérir son fils malade et lever la ­malédiction qui pèse sur sa famille. Mais posséder un tel objet magique finit par le hanter. Le destin d’autres personnages dans ce livre dépend aussi de cet ­instrument de musique, dont Mirko Saster, un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui a des ancêtres tsiganes, et Toszkana, la fille du célèbre violoniste Yoshka Sinti. Alors que Lambton rêve d’exploiter le ­potentiel du violon, le couple tsigane souhaite le brûler.

Le roman Les notes de sang fait partie d’un genre peu connu au Québec : le steampunk. Pour l’expliquer simplement, le récit est truffé d’anachronismes. Dans ce cas-ci, les personnages évoluent dans la société industrielle du 19e siècle, où les automates côtoient les libellules mécaniques. Même si Corinne de Vailly a ­respecté les moeurs et coutumes de l’époque, elle s’est amusée à laisser libre cours à son imagination en créant ­certaines machines qui n’existaient pas dans les années 1850. Certaines ont été inspirées d’images­ ­trouvées sur Internet. En rédigeant un steampunk, qu’elle ­compare à l’univers de Dickens ou de Jules Verne, l’auteure ­pouvait conjuguer sa passion pour les ­récits historiques et fantastiques. Ses ­recherches sur la vie londonienne, ses bas-fonds, ses rues, ses monuments, etc., ainsi que sur le peuple tsigane lui ont pris beaucoup de temps, mais le résultat vaut la peine puisque l’histoire qu’elle a écrite est riche de ­détails significatifs. « L’étrange beauté de l’insecte n’avait rien de naturel, il le comprenait bien. Ses ailes membraneuses et transparentes étaient façonnées dans le métal le plus fin qu’il ait ­jamais vu. Celui qui l’avait confectionné avait sans nul doute des doigts d’or. Du regard, Saster accompagna la libellule mécanique dans son vol ascensionnel qui l’éloignait de la tombe. À cet instant ­uniquement, il s’aperçut que la musique s’était tue. La communauté des Fils du vent et les musiciens s’en allaient en ­silence, disparaissant un à un dans la brume. Prudent, le jeune homme inspecta les alentours. Nulle trace de celui qui avait envoyé l’insecte-espion. »

Le prochain steampunk de Corinne de Vailly, La peau du mal, sortira le 11 ­novembre en librairie. Dans celui-ci, le lecteur se retrouve en Écosse en 1828. Dans une boutique d’antiquités à ­Édimbourg, un jeune handicapé, Fingal Angus, est ­kidnappé alors que les Grim Reapers (une bande de motards plutôt ­particulière) chevauchent leurs machines à vapeur et terrorisent la population la nuit. Dans cette toute nouvelle histoire, l’auteure s’est de nouveau amusée avec le genre. À découvrir assurément!

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