22 novembre 2018 - 00:00
Projet d’usine d’Exceldor à Saint-Hyacinthe
L’UPA défend le potentiel agricole du terrain visé
Par: Jean-Luc Lorry
François Thomas, directeur aménagement du territoire et développement régional à la fédération de l’UPA de la Montérégie. Courtoisie UPA

François Thomas, directeur aménagement du territoire et développement régional à la fédération de l’UPA de la Montérégie. Courtoisie UPA

François Thomas, directeur aménagement du territoire et développement régional à la fédération de l’UPA de la Montérégie. Courtoisie UPA

François Thomas, directeur aménagement du territoire et développement régional à la fédération de l’UPA de la Montérégie. Courtoisie UPA

La Fédération de l’UPA de la Montérégie compte défendre bec et ongles les terres agricoles du territoire en s’opposant à la volonté de la Ville de Saint-Hyacinthe d’exclure une superficie de 23 hectares de la zone agricole à des fins industrielles.


La municipalité a besoin d’obtenir le feu vert de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour modifier le zonage et ainsi autoriser l’implantation de la future usine d’abattage de volailles de la coopérative avicole Exceldor.

Pour ses besoins, l’entreprise compte occuper 14 des 23 hectares visés par la demande de la Ville faite en juin auprès de la CPTAQ. Le terrain proposé à l’industriel est actuellement loué à un agriculteur qui l’exploite pour la culture du maïs.

Le 25 avril 2018, des représentants de la Ville s’étaient déplacés aux bureaux de Saint-Hyacinthe de l’UPA pour présenter le projet d’Exceldor.

Cette délégation était composée du maire Claude Corbeil, du directeur général Louis Bilodeau, du conseiller municipal Donald Côté, de la directrice par intérim du Service de l’urbanisme Lynda Cadorette et de Daniel Labbé, agronome consultant.

Cette initiative ne semble pas avoir porté ses fruits puisque la Fédération de l’UPA de la Montérégie a déposé un avis défavorable dans ce dossier stratégique pour le développement industriel.

« Cet avis n’est pas une opinion subjective. Nos recommandations se réfèrent à l’article 62 de la Loi sur la protection du territoire agricole. Plusieurs éléments du dossier ne répondent pas aux critères », indique en entrevue au COURRIER François Thomas, directeur aménagement du territoire et développement régional à la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

L’article 62 précise que, pour rendre une décision ou émettre un avis ou un permis dans une affaire qui lui est soumise, la Commission doit se baser sur plusieurs critères comme le potentiel agricole du lot ou les possibilités d’utilisation du lot à des fins d’agriculture.

« On veut construire cette usine sur les plus belles terres agricoles du Québec. Des terres de cette qualité représentent seulement 2 % de l’ensemble du territoire. Chaque fois que l’on cède une portion de ces terres, c’est pour toujours. Je crois qu’il existe d’autres endroits au Québec pour installer cette usine », estime M. Thomas.

Appui de la MRC

À la mi-juin, le conseil des maires de la MRC des Maskoutains a appuyé à l’unanimité cette demande d’exclusion de la zone agricole.

Dans la résolution, le conseil reconnaît la qualité des terres agricoles visées (potentiel agricole de classe 2 sur une échelle de 7), mais considère que cette « demande d’exclusion aura un effet important sur le développement économique de la région maskoutaine et permettra la continuité du parc industriel Olivier-Chalifoux, en apportant investissements et emplois ».

La Ville et l’UPA attendent le dépôt par la CPTAQd’une orientation préliminaire qui sera soit positive, soit négative. La Commission devrait rendre sa décision finale au plus tard en juin 2019. 

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