15 mai 2014 - 00:00
Animaux de compagnie
Mme Lévesque tient à ses 23 chats
Par: Le Courrier
Plutôt que de devoir abandonner ses chats, Colette Lévesque s'est résolue à quitter Saint-Hyacinthe avec Lucky, Cailloux et tous les autres.

Plutôt que de devoir abandonner ses chats, Colette Lévesque s'est résolue à quitter Saint-Hyacinthe avec Lucky, Cailloux et tous les autres.

Plutôt que de devoir abandonner ses chats, Colette Lévesque s'est résolue à quitter Saint-Hyacinthe avec Lucky, Cailloux et tous les autres.

Plutôt que de devoir abandonner ses chats, Colette Lévesque s'est résolue à quitter Saint-Hyacinthe avec Lucky, Cailloux et tous les autres.

Colette Lévesque est si attachée à Petits-pieds, Cailloux, Pacha, Lola, Caramel, Ginger, Pepper et à tous ses autres petits compagnons poilus qu'elle ne saurait imaginer l'existence sans eux.

Elle en prend soin et en parle comme s’il s’agissait de ses propos enfants. « Lui, c’est Lucky. Il n’a plus qu’un oeil. À une fête d’Halloween, dans le cimetière, des jeunes lui ont arraché l’autre. Ce qui l’a sauvé, c’est qu’ils lui ont arraché complètement. »

Cette Maskoutaine de 72 ans vivait paisiblement avec ses 23 chats à sa résidence de la rue Saint-Pierre Ouest jusqu’à ce qu’elle se retrouve, du jour au lendemain, en plein désarroi. Quelqu’un avait porté plainte contre elle à la municipalité. À l’été 2013, la Ville de Saint-Hyacinthe lui a collé une amende 147 $, frais inclus, pour entorse au règlement no 30 relatif aux animaux, et l’a sommée de se séparer de la grande majorité de ses chats. Selon ce règlement, elle ne peut en garder plus de trois à la maison, soit le maximum autorisé par lieu de résidence, hors de la zone agricole.« Ils voulaient que j’aille les porter au refuge de la Fondation Caramel, à Saint-Valérien. Mais ce sont mes chats à moi, ce ne sont pas des animaux errants. Mes chats ont tous été opérés, ils ne peuvent plus se reproduire », fait valoir Mme Lévesque, elle-même bénévole pour la Fondation. En 1997, elle ne possédait que quatre chattes, mais elles ont toutes donné naissance à cinq chatons. « Ça va vite, ça », assure-t-elle. Mme Lévesque s’était présentée devant le conseil municipal le 2 juillet 2013 pour demander aux élus de modifier en sa faveur le règlement sur les animaux, mais ce fut peine perdue. Elle estime avoir commis une erreur par la suite en acquittant l’amende au lieu de la contester et faire la démonstration qu’elle n’était coupable de rien. Mme Lévesque est convaincue qu’elle jouit d’un droit acquis parce que dans son ancienne municipalité, la paroisse Notre-Dame-de-Saint-Hyacinthe, rattachée à Saint-Hyacinthe en 2002, il n’existait aucun règlement limitant le nombre de chats de compagnie hébergés à un même domicile. Mme Lévesque a consulté deux avocats sur la question du droit acquis, mais ils ne lui ont été d’aucun secours.Lorsqu’ils ne se promènent pas à l’extérieur, sur le terrain clôturé entourant la maison, les chats de Mme Lévesque vivent dans une pièce de la résidence qui leur est réservée. C’est là que sont disposés les bols de nourriture et les bacs de litière, mais on y voit aussi plusieurs chaises berçantes, de même que de hautes étagères contenant une quantité impressionnante de boîtes de conserve. S’occuper quotidiennement d’autant de chats chez soi requiert de la méthode et un approvisionnement assuré en nourriture et en litière. « Je ne bois pas et je ne fume pas. J’ai ce qu’il faut pour payer », explique Mme Lévesque.En janvier, elle a dû se présenter devant le juge Michel Brun, de la Cour municipale, qui lui a laissé jusqu’au 15 avril pour régulariser sa situation. Et elle a dû payer une deuxième amende, cette fois de 92 $. « J’avais demandé un délai jusqu’en juin, mais ça ne m’a pas été accordé », déplore-t-elle.Elle s’est donc mise à la recherche d’une nouvelle demeure en zone agricole, où elle pourrait emménager en toute quiétude avec ses chats. Ils lui rappellent les jours heureux où son mari, décédé en 2009, se trouvait toujours auprès d’elle. « Pour moi, c’est une question de santé. J’ai trop de souvenirs avec eux. »Colette Lévesque croit avoir trouvé ce qu’il lui faut dans une municipalité rurale des alentours. Elle abandonnera donc la demeure qu’elle habite depuis 1968 et quittera Saint-Hyacinthe pour conserver ses chats. « Je vous dis que j’en ai visité des maisons! S’il me manque du temps, je partirai avec ma motorisée et j’irai m’installer dans la cour du refuge! »

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