8 novembre 2018 - 00:00
Mourir dans la dignité, une priorité!
Par: Le Courrier

J’écris pour tous ceux qui, comme moi, souffrent, n’ont pas de voix et veulent que les choses changent.


Depuis l’article paru dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe le 23 mars dernier, il y a des changements sur ma condition. Mes tremblements deviennent de plus en plus incontrôlables et mes pertes d’équilibre plus importantes. Je ne peux plus sortir seule, je perds le sens de l’odorat et du goût. J’ai peu de contrôle sur l’écoulement de ma salive. Mes forces sont très diminuées à la moindre fatigue. J’ai de la difficulté à prononcer. Le plus difficile est la lourdeur que je ressens en tout temps…

C’est ce que j’appelle une vie sans qualité, sans dignité. On ne laisse pas un animal souffrir ainsi et on décide de mettre fin à ses souffrances. Pourquoi ne pas nous accorder le choix de décider de notre sort? Je ne veux pas mourir en martyre, mais dans la dignité.

Le médecin ne peut rien faire à cause des critères : « Il faut être sur le seuil de la mort ». Mais nous sommes tous sur le seuil de la mort, tous les jours! Je dis que ces lois sont écrites par des bureaucrates en bonne santé qui n’ont aucune idée de ce qu’est souffrir et être vieux. J’aimerais qu’ils puissent faire quelques milles dans mes souliers.

Les gens comme moi, on a tous contribué à notre société… Maintenant, nous sommes muets, nous n’avons pas la force d’aller à vos rassemblements et de nous faire entendre. Ne nous éloignez pas comme une vieille paire de chaussettes. Écoutez-nous, respectez notre volonté. Laissez-nous décider par nous-mêmes. On nous traite comme des moutons qui ne doivent pas sortir du rang! On nous impose de vivre selon vos règles, selon ce que vous pensez être bon pour nous. Et vous dites être à notre écoute!

À l’Hôtel-Dieu, j’ai vu des préposés qui avaient à nourrir six personnes à la fois. C’est injuste pour les malades et les préposés qui faisaient tout leur possible avec respect, humour et patience. Ces employés ont besoin d’aide, de formation et de salaire convenable.

Il est pressant de nous accorder le droit de choisir la façon de vivre notre fin de vie, de choisir de recevoir l’aide médicale à mourir.

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