15 février 2018 - 00:00
Race
Reflet d’une réalité hautement d’actualité
Par: Maxime Prévost Durand
La pièce Race, du Théâtre Jean-Duceppe, sera présentée au Centre des arts Juliette-Lassonde le 17 février. Photo Caroline Laberge

La pièce Race, du Théâtre Jean-Duceppe, sera présentée au Centre des arts Juliette-Lassonde le 17 février. Photo Caroline Laberge

La pièce Race, du Théâtre Jean-Duceppe, sera présentée au Centre des arts Juliette-Lassonde le 17 février. Photo Caroline Laberge

La pièce Race, du Théâtre Jean-Duceppe, sera présentée au Centre des arts Juliette-Lassonde le 17 février. Photo Caroline Laberge

On dit parfois que le théâtre est un reflet de la réalité et la pièce Race en est l’exemple parfait. Même si elle a été écrite en 2009, par l’Américain David Mamet, l’œuvre continue d’être hautement d’actualité et l’est peut-être même encore davantage aujourd’hui qu’elle ne l’était lors de sa création.


L’histoire est celle d’un homme blanc richissime accusé d’avoir agressé sexuellement une jeune femme noire dans un hôtel de New York. Deux avocats, un Blanc et un Noir, de même qu’une stagiaire de race noire, doivent décider s’ils représenteront cet homme.
Cette production du Théâtre Jean-Duceppe, qui s’arrêtera au Centre des arts Juliette-Lassonde le 17 février, est présentée à Montréal depuis près de deux ans déjà. Au départ, c’est surtout l’enjeu racial qui avait une forte résonance au sein de la pièce, mais l’actualité des derniers mois a mis en surface une autre réalité : celle de l’agression sexuelle.
« Dernièrement, avec le mouvement #Moiaussi et les dénonciations, c’est comme si l’agression sexuelle dont il est question donne une résonnance encore plus grande à la pièce, soutient Benoît Gouin, qui incarne l’avocat blanc dans l’histoire. Ça a remonté un débat à l’intérieur même de la pièce. »
Le spectateur sera amené à se questionner sur ses propres valeurs tout au long de la pièce. Sommes-nous racistes? « Le public est confronté à ses propres préjugés », prévient le comédien.
Race n’est toutefois pas là pour faire la morale, avertit-il. « Ce qui est proposé est très objectif. »
On ne connaîtra d’ailleurs jamais le dénouement de l’histoire. Le fortuné client accusé était-il coupable ou non? A-t-il réellement commis ces gestes qu’on lui reproche? « Il n’y a pas de vérité, juste deux fictions que les avocats vont essayer de faire avaler au jury », note Benoit Gouin.
Malgré une feuille de route bien garnie, celui que l’on peut également voir à la télévision dans la série l’Heure Bleue avoue que ce rôle a apporté son lot de défis, surtout quant au texte.
« Mamet a une écriture vraiment particulière. Il n’y a jamais d’arrêt ou de pause, on se coupe tout le temps, soutient-il. C’est un texte extrêmement difficile à apprendre, mais quand on le maîtrise, ça devient vraiment jouissif. »
Sur la scène, il est accompagné de Frédéric Pierre, l’avocat noir, et de Myriam De Verger, la stagiaire noire. Dans le cadre de la tournée québécoise qui s’est mise en branle à la mi-janvier, Gabriel Sabourin remplace Henri Chassé dans le rôle de l’homme d’affaires blanc.

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