7 mars 2019 - 11:26
Troisième spectacle des finissants de l’École de théâtre
S’appartenir(e), au féminin
Par: Maxime Prévost Durand
La troisième pièce de la saison des finissants de l’École de théâtre, S’appartenir(e), est tirée d’un texte rédigé par un collectif d’auteures québécoises il y a quelques années, lequel est décrit comme « un cri de solidarité et de provocation, au féminin ». Photo François Larivière | Le Courrier ©

La troisième pièce de la saison des finissants de l’École de théâtre, S’appartenir(e), est tirée d’un texte rédigé par un collectif d’auteures québécoises il y a quelques années, lequel est décrit comme « un cri de solidarité et de provocation, au féminin ». Photo François Larivière | Le Courrier ©

Avec une cohorte d’interprètes majoritairement féminines (10 filles et 2 gars), l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe mettra la lumière sur la place de la femme dans notre société pour son troisième spectacle de la saison, S’appartenir(e), une pièce tirée d’un texte du même nom créé il y a quelques années par un collectif d’auteures québécoises.

Les questions d’identité nationale, mais aussi le regard que l’on porte sur notre territoire, seront également au cœur de cette œuvre, à laquelle s’ajoutent des textes de Catherine Dorion et d’Isabelle Berrigan. Et puisqu’il y a deux gars au sein de cette cohorte, des extraits provenant de Steve Gagnon ont été sélectionnés pour faire une place à la parole masculine.

« C’était une volonté de l’École de théâtre que ça se reflète dans une des productions le fait que ce soit une cohorte de femmes », indique Alexandre Fecteau, qui signera sa première mise en scène avec le Cégep de Saint-Hyacinthe. Jeune metteur en scène émérite, il a notamment remporté en 2013 le prix John-Hirsch du Conseil des arts du Canada, attribué à un metteur en scène « dont le travail préfigure des accomplissements majeurs sur le plan de l’excellence et de la vision artistique ».

De par son propos engagé, la pièce proposera un défi nouveau aux interprètes. « C’est une prise de parole très directe. Elles ne se cachent pas derrière un personnage. Elles parlent d’enjeux contemporains qui nous ressemblent en tant que Québécois. Le côté engagé est présent, puis le fait qu’elles s’adressent directement au public fait en sorte que c’est une expérience complètement différente d’un spectacle de théâtre où on nous transporte dans une autre époque ou dans un milieu en particulier. Là, c’est la parole qui est mise de l’avant », raconte-t-il.

À la Place des arts

En plus d’être présentée comme à l’habitude à la salle Léon-Ringuet du Cégep de Saint-Hyacinthe, la pièce partira en « tournée » pour deux représentations à la Cinquième salle de la Place des arts, à Montréal, une première dans l’histoire de l’École de théâtre.

Même si le spectacle sera joué dans deux salles différentes, il n’était pas question de se fixer trop de contraintes en ce qui a trait au décor. « Mon mandat était de ne pas trop y penser [que le spectacle sera transporté], avoue Alexandre Fecteau. Le but, c’est de donner une expérience de tournée aux étudiants en production. Quand on crée un spectacle, on ne sait pas toujours où il sera joué par la suite, donc c’est de trouver des solutions [pour qu’il puisse être joué à différents endroits]. »

Avec des modules 3D de différentes grandeurs et hauteurs, ainsi qu’un rideau de bandelettes sur lequel seront projetées des vidéos, le décor fera référence au territoire et à l’hiver, un peu à la manière d’une carte topographique, sans pour autant que l’on puisse définir l’espace exact. Une musique d’ambiance a également été composée spécialement pour la pièce.

En vue de cette première expérience à la Place des arts, la fébrilité est déjà palpable, soutient le metteur en scène. « Je trouve ça super pour eux, je pense que ça crée une excitation supplémentaire autour de ce spectacle qui est déjà particulier pour tout le monde parce qu’ils ont tellement l’impression que c’est proche d’eux. C’est une bonne idée d’apprendre la tournée à l’école parce que c’est une partie importante du travail », dit-il en saluant l’initiative du cégep.

S’appartenir(e) sera d’abord présentée à la salle Léon-Ringuet du Cégep de Saint-Hyacinthe du 15 au 21 mars, avec relâche comme à l’habitude le lundi. Les représentations à la Place des arts auront quant à elles lieu les 27 et 28 mars. Il est déjà possible de réserver par téléphone (pour les représentations au Cégep) au 450 773-6800 poste 2408 ou en ligne (pour la Place des arts) au www.placedesarts.com. Le coût varie entre 10 $ et 16 $ pour les adultes et entre 5 $ et 12 $ pour les étudiants.

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