13 mars 2014 - 00:00
Héros du jeudi
Sara-Jade Lamontagne
Par: Maxime Prévost Durand

La nageuse Sara-Jade Lamontagne a littéralement le vent dans les voiles. Au cours du dernier mois, elle a remporté une première médaille lors d'une participation au Championnat canadien de l'Est (le bronze au 400 m libre) en plus de récolter trois autres médailles au Championnat provincial junior de natation (l'or au 400 m libre et l'argent au 200 m brasse et 800 m libre).

Tu as connu beaucoup de succès lors de tes deux dernières compétitions. Ton analyse de ces performances?

J’en suis très fière. La position ne me dérangeait pas vraiment parce que j’améliorais mes temps habituels. Au championnat de l’Est, j’ai abaissé de près de trois secondes chacun de mes temps et aux provinciaux aussi. Habituellement, on améliore nos temps petit peu par petit peu et là je les ai améliorés de beaucoup. C’est sûr que lorsque tu termines troisième (au 400 libre au champ. de l’Est), tu es un peu sous le choc. Quand j’ai vu ma position, j’étais fière, mais quand j’ai vu mon temps, j’étais encore plus fière!

À la fin de la saison 2012-13, le Club de natation de Saint-Hyacinthe a changé d’entraîneur. Quel impact a eu l’arrivée de Salim Laoubi?

On a eu trois entraîneurs différents en trois ans, donc on changeait toujours la manière [de s’entraîner], c’était toujours différent. Avec Salim ça va bien. Au début, il te regarde faire et après il sait comment il doit te gérer. Cet été, au championnat canadien, ça a été un peu la période d’observation et cette année, ça va bien. Grâce à lui, j’ai fait des temps que je ne pensais jamais faire, notamment au 400 m QNI (quatre nages individuelles). Des fois à l’entraînement, tu te dis (avec une touche de sarcasme dans la voix) « Yeah, ça va être le fun », mais tu sais que ça va payer.

Quel est l’aspect que tu as le plus amélioré cette saison?

Il y a des nages où j’ai beaucoup progressé, comme au 800 libre et au 400 QNI. J’ai travaillé beaucoup sur le retour de la nage. Par exemple, dans un 400 m, tu divises la distance en deux, soit le premier 200 m et le deuxième 200 m. Le premier 200 m, c’est là où tu as toute ton énergie et que tu fonces, mais le deuxième 200 m, tu dois revenir avec la même force pour faire un bon temps et c’est là-dessus que j’ai beaucoup travaillé. Il m’en manque encore un peu, mais je continue de travailler fort sur cet aspect pour m’améliorer davantage.

Ta distance préférée?

Le 400 m, tant en quatre nages qu’en libre, et le 800 m libre. Je préfère les longues distances au sprint parce que je suis meilleure! C’est niaiseux à dire, mais j’ai de la difficulté à partir dans un sprint, alors qu’au 800 m, par exemple, tu as le temps de prendre ton rythme. Dans un sprint, à la moindre erreur, tu manques ton temps.

Comment as-tu trouvé ta spécialité?

Ça vient naturellement. Quand tu es jeune, tu essaies toutes les nages et celles où tu améliores le plus tes temps, c’est là que tu trouves ta spécialité. Lorsque j’avais 12 ans, j’étais une nageuse de brasse, mais à 13 ans, ça a changé pour le 400 m libre et le quatre nages, même si ce n’est pas dans les mêmes cordes. Et encore cette année, ça a changé pour de plus longues distances. Je fais maintenant le 800 m libre.

Comment as-tu été initiée à la natation?

Quand j’avais environ 3 ou 4 ans, mes parents m’avaient inscrite à des cours de Croix-Rouge. Lorsque j’avais 7 ans, le club de natation avait distribué des dépliants à mon école (Sacré-Coeur). J’ai essayé et j’ai aimé ça. À cet âge-là, je pratiquais plusieurs sports en même temps, comme du basketball, du soccer, du ski et des cross-country avec l’école. Mais quand j’ai monté de niveau à la natation, j’ai arrêté les autres sports.

Le meilleur conseil qu’on t’a donné?

On m’a donné beaucoup de conseils, mais le meilleur… Je suis une fille toujours stressée avant mes courses, j’ai peur d’arriver en retard, de rater ma nage, d’être disqualifiée. Je pense que le meilleur conseil qu’on m’a donné, c’est simplement de me laisser aller et de croire en moi, d’avoir confiance.

Ton modèle/idole?

C’est un peu cliché, mais je dirais ma soeur (Emma). Elle a 17 ans et elle a commencé à nager avant moi. C’est mon modèle et en même temps ma rivale dans une certaine mesure. Plus jeune, je la voyais nager et je la trouvais tellement bonne. J’ai toujours rêvé de faire ses temps et maintenant il y a des chronos qu’elle a déjà fait que je bats.

Tes objectifs à court terme?

J’aimerais participer au championnat canadien senior, une compétition 18 ans et plus à laquelle tu peux participer si tu réalises les standards. Je suis près de certains temps [nécessaires pour les standards]. J’espère m’en approcher encore plus et peut-être les atteindre. À 15 ans, faire les seniors, ce serait super! C’est une petite idée que j’ai au fond de ma tête, si j’y arrive, je vais être super contente. Si je n’y arrive pas, ça va me motiver à continuer à travailler fort.

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