1 mai 2014 - 00:00
The Acton Shoe Co. Limited (3)
Par: Le Courrier
Photos prises en 1956 et conservées à la Société d’histoire de la région d’Acton.

Photos prises en 1956 et conservées à la Société d’histoire de la région d’Acton.

Photos prises en 1956 et conservées à la Société d’histoire de la région d’Acton.

Photos prises en 1956 et conservées à la Société d’histoire de la région d’Acton.

La main-d’oeuvre

La main-d’oeuvre

Vers 1910, les salaires étaient loin de ressembler à ceux d’aujourd’hui. D’abord un jeune homme qui voulait apprendre à coudre les chaussures devait donner un mois et demi de son temps en apprentissage. Les salaires réguliers des monteurs étaient de 0,25 ¢ à 0,30 ¢ par jour.

La journée de travail régulière était de 10 heures par jour, six jours par semaine. À un certain moment, les employés ont demandé de finir à 5 heures le samedi. La demande fut accordée à condition de commencer 5 minutes plus tôt le matin et le midi afin de reprendre l’heure perdue. Il n’était jamais question de vacances payées, ni d’aucune sorte de vacances pour personne. Avec les années les conditions ont changé, suivant l’évolution naturelle du progrès à l’usine. Par exemple, en 1914, le salaire était de 1,25 $ par jour et la production moyenne était de 150 paires par jour. En 1940, les deux unités, tannerie et cordonnerie, emploient un personnel d’environ 200 ouvriers et distribuent des salaires de plus de 100 000 $ par année, selon le rapport de la production pour l’année 1940 auprès de Shoe Manufacturer’s Association of Canada. Les relations entre patrons et ouvriers ont longtemps été marquées au coin de la plus parfaite courtoisie. Il faut attendre 1943 pour que la société formée sous le nom de Association Professionnelle Acton Shoe Inc. soit autorisée par le secrétaire de la Province. La mention de cette autorisation est publiée dans la Gazette officielle de Québec, 30 octobre 1943, numéro 44, volume 75, page 1918. Ce syndicat local était fondé dans le but de favoriser l’étude, la défense et le développement des intérêts économiques, sociaux et moraux de la profession. Cette association représenta les employés pendant quelques années et fut remplacée, à la fin de l’année 1965, par l’UOTA [Union des Ouvriers du Textile d’Amérique local 1654] qui négocia une première convention collective pour les ouvriers d’Acton Shoe. Cette référence se retrouve dans La Pensée de Bagot et de la région, 27 janvier 1966, volume 15, numéro 38, page 1. Ces négociations achoppèrent et la grève fut déclenchée le 17 février 1966; le travail devait reprendre à la suite de la signature du contrat de travail survenue le 15 avril suivant. Comme nous l’apprend Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 21 avril 1966, volume 113, numéro 51, page 1. Depuis 1907, cette industrie était constituée en compagnie selon la première partie de la Loi des compagnies sous la raison sociale The Acton Shoe Limited. Ce nom devait être francisé le 10 décembre 1967, en celui de Les Chaussures Acton Limitée tel qu’inscrit à La Gazette Officielle du Québec de janvier 1968. Les années suivantes furent marquées par le déclin de la production par rapport aux importations massives des chaussures de cuir européennes et sud-américaines. Un ralentissement considérable de la production avait contraint les patrons à décréter un arrêt de travail d’un mois en avril 1975. Ces conditions difficiles, conjuguées à la situation financière précaire de la compagnie de Chaussures Acton Limitée, conduisirent la Maison Alfred Lambert, qui à ce moment-là était la propriété de monsieur Jean-Louis Lévesque, à annoncer le 30 juin 1977, la fermeture définitive de l’usine, prévue pour le 30 septembre suivant. L’avis expédié au ministère du Travail, le 30 juin 1977, par monsieur Paul-Émile Brunet, président et chef de direction, fut publié dans les journaux de la région dont La Voix de l’Est, Granby, 5 juillet 1977, volume 41, numéro 321, page 2. Les derniers employés quittèrent le 25 octobre et l’usine demeura fermée quelques années. On tenta bien d’attirer d’éventuels industriels pour redonner vie à cet édifice, mais ce fut en vain.

Transformation de l’édifice

Finalement, à l’automne 1980, la firme Gino Forlini exécuta les travaux de démolition de la partie la plus ancienne du bâtiment. On ne conserva que la chaufferie et la partie avant, qui avait été construite en 1963 dans laquelle logeaient antérieurement, au rez-de-chaussée, le bureau d’administration et à l’étage, la cafétéria.

Le 1 er avril 1983, le CLSC Marcelle-Bertrand, aménageait dans ces locaux rénovés. L’inauguration eut lieu le 20 août 1983. Lors de cette cérémonie, on procéda au dévoilement du nouveau logo d’identification et de l’appellation du CLSC La Chenaîe. Un projet de réutilisation de « la vieille chaufferie » fut mis de l’avant en octobre 1983, pour y loger la Maison des jeunes, ce qui s’avéra irréalisable. Après avoir été locataire des lieux pendant cinq ans, la corporation du CLSC se porta acquéreur du terrain et de la bâtisse en mars 1988. Il convient de mentionner que ce service de santé communautaire avait été octroyé par le ministère des Affaires sociales en décembre 1981.

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