7 février 2019 - 11:17
Semaine du développement international
Un Maskoutain a fait une différence au Pérou et au Honduras
Par: Olivier Dénommée
Frédéric Rivard a tissé des liens solides avec plusieurs familles autant au Pérou qu’au Honduras, qui lui ouvriraient volontiers la porte s’il y retournait. Photo gracieuseté

Frédéric Rivard a tissé des liens solides avec plusieurs familles autant au Pérou qu’au Honduras, qui lui ouvriraient volontiers la porte s’il y retournait. Photo gracieuseté

Alors que la Semaine du développement international (SDI) bat son plein pour une 29e édition, un jeune Maskoutain, Frédéric Rivard, revient tout juste d’un séjour de deux ans en Amérique latine. Il a rencontré LE COURRIER pour partager cette expérience qui a changé sa vie.

« Je viens d’une famille agricole, comme beaucoup de gens à Saint-Hyacinthe. J’ai fait mes études en agronomie, mais j’ai eu envie de faire autre chose », raconte Frédéric Rivard. La chance a voulu qu’un ami se trouvait au Pérou et que l’organisme Cuso International offre un poste de conseiller en microfinance dans ce pays. Le Maskoutain a répondu à l’appel et s’y est envolé début 2017 avant de poursuivre un mandat similaire au Honduras en 2018.

« Mon travail était de donner accès à des services financiers à des gens qui n’en auraient pas normalement, dans des régions isolées », résume Frédéric Rivard. Selon lui, de 50 % à 70 % de la population du Pérou et du Honduras n’ont pas accès à de tels services. Sa mission était d’aider ces gens à accéder à un microcrédit pour faire croître leurs élevages de façon durable et leur permettre de sortir de la pauvreté.

Confiance

Au moment de partir, Frédéric Rivard n’avait qu’une connaissance de base de l’espagnol et s’est vite retrouvé « au milieu de nulle part » dans les montagnes du Pérou. « Dans les montagnes, les gens sont plus timides et réservés, et si tu ne parles pas leur langue, ça sera beaucoup plus long de t’intégrer. » Il s’est vite rendu compte que non seulement la plupart des Péruviens parlent espagnol, mais que la plupart des gens qu’il a côtoyés pendant un an parlaient le quechua, la langue des Incas. Il a tenu à apprendre cette dernière langue pour véritablement s’intégrer dans sa communauté. « Les gens sont souvent méfiants des étrangers et ça peut prendre plusieurs mois avant de gagner leur confiance », a-t-il remarqué. L’intégration a été plus facile au Honduras, notamment grâce à une plus forte présence de Nord-Américains.

Donner et recevoir

Frédéric Rivard a donné beaucoup à ces communautés, mais affirme avoir reçu encore plus en retour. « Ce voyage a contribué à la personne que je suis aujourd’hui. J’ai reçu autant que ce que j’ai pu apporter là-bas. Ça m’a fait prendre conscience du privilège que j’ai au Canada d’avoir des soins de santé accessibles, la liberté de presse… et un réfrigérateur! »

Selon lui, cette expérience serait parfaite pour d’autres jeunes qui souhaitent faire la différence ailleurs dans le monde, à condition de faire preuve « d’ouverture d’esprit, d’optimisme, de confiance et d’humilité ». Il invite les personnes « qui se cherchent et qui souhaitent voyager » à prendre contact avec lui pour toutes questions sur l’expérience qu’il a vécue.

De retour au bercail le 3 janvier 2019, Frédéric Rivard entame sa maîtrise en ingénierie financière et souhaite un jour se lancer dans un fonds d’investissement avec une forte partie sociale. Actuellement, le Maskoutain travaille sur un projet piloté par la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI) qui œuvre à établir un lien direct et durable entre les producteurs de café au Honduras et les torréfacteurs afin d’assurer une meilleure qualité de vie aux familles productrices. Un projet très stimulant pour celui qui peut continuer d’aider des Honduriens à partir du Québec.

La SDI a lieu chaque année et célèbre « les contributions du Canada à la réduction de la pauvreté et à l’aide humanitaire internationale dans le monde en développement ». Cette semaine a lieu du 3 au 9 février 2019.

image