1 février 2018 - 00:00
Une pause assumée pour Fabien Cloutier
Par: Maxime Prévost Durand
« Je ne voulais surtout pas arriver à un point où je me dis “ah cr..., il faut que j’aille faire des shows”. »   Photo François Larivière | Le Courrier ©

« Je ne voulais surtout pas arriver à un point où je me dis “ah cr..., il faut que j’aille faire des shows”. » Photo François Larivière | Le Courrier ©

« Je ne voulais surtout pas arriver à un point où je me dis “ah cr..., il faut que j’aille faire des shows”. »   Photo François Larivière | Le Courrier ©

« Je ne voulais surtout pas arriver à un point où je me dis “ah cr..., il faut que j’aille faire des shows”. » Photo François Larivière | Le Courrier ©

Après plus de deux ans de tournée avec son tout premier spectacle, Assume, Fabien Cloutier est arrivé à un point où une pause de la scène sera la bienvenue. Avant de quitter les planches, il reviendra une cinquième et dernière fois à l’Espace Rona du Centre des arts Juliette-Lassonde vendredi soir, une semaine à peine après son plus récent passage.


« Je sais que je suis dans le dernier droit de la tournée et j’en profite, soutient le coloré humoriste, rencontré samedi avant la représentation de son spectacle à Saint-Hyacinthe. Je ne voulais surtout pas arriver à un point où je me dis “ah cr…, il faut que j’aille faire des shows”. »
Même si sa tournée se conclura en mai, Fabien Cloutier ne quittera pas le monde de l’humour très longtemps puisqu’il remontera sur scène cet été dans le cadre du festival ComédiHa! de Québec, où on lui a confié l’animation d’un des galas. « L’an passé, j’avais fait le gala de Patrice L’Écuyer et ça avait bien marché. L’équipe du ComédiHa! apprécie ma démarche et mon type d’humour. Je suis content que ça m’arrive, je me sens prêt à le faire. »
Celui qui est aussi connu pour ses apparitions à la télé, dans Infoman et PaparaGilles, entre autres, puis dans les Pays d’en haut et Les beaux malaises, avoue avoir beaucoup appris avec son premier one-man-show. « J’ai compris des choses sur l’humour, sur sa rythmique et sa finesse », souligne-t-il.
Avec un style percutant et sans détour, Fabien Cloutier s’amuse entre la subtilité et le deuxième degré pour faire rire. « Il y a des punchs conventionnels [dans mon spectacle], mais des fois je jase et je ne flashe pas toujours un drapeau pour dire qu’il y a une joke ici. »
Témoin des changements au sein de la société, notamment avec les scandales reliés aux agressions non dénoncées et le mouvement #moiaussi, l’humoriste a dû apporter quelques modifications à son spectacle pour suivre l’actualité.
« Je pense que tous les humoristes ont dû changer deux ou trois de leurs blagues. Certains sujets ne peuvent plus être abordés de la même façon. Des fois, il s’agit juste d’un mot. Dans mon cas, il y a un mot que je ne dis plus parce qu’on dirait qu’il dérange un peu maintenant. Je l’ai réessayé la semaine dernière, devant un public de feu qui comprenait toutes les subtilités et il n’a pas passé. C’est une zone où il n’y a pas de bon malaise présentement. »
D’un autre côté, il a réussi à parler de cette situation avec justesse et précision dans un segment du spécial du Jour de l’An d’Infoman, où il présentait son chien, Magraine, en faisant allusion à la notion du consentement. La capsule est devenue rapidement virale et il n’est pas passé une journée depuis sans qu’on ne lui en parle.
« C’est vraiment le fun de savoir qu’on a trouvé une façon de parler d’un sujet comme celui-là et qu’on a été compris par beaucoup de monde parce que ce n’est pas toujours le cas. […] Je pense qu’on peut en rire parce que c’était tourné vers l’avenir. »
Voyant son premier spectacle tirer à sa fin, Fabien Cloutier ne ressent pas le besoin d’en relancer un nouveau immédiatement, préférant se concentrer sur d’autres projets à court terme.
« Un jour, je vais refaire un show solo, assure-t-il, mais je ne suis pas quelqu’un qui va en sortir un coup sur coup. J’ai besoin de faire d’autres choses. […] C’est clair que je ne suis pas prêt à reprendre la route avant deux ans. »
Alors pour ceux qui se disent « J’aimerais bien le voir en spectacle, ce Fabien », votre dernière chance à Saint-Hyacinthe sera demain soir. Et il ne reste que très peu de billets!

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