3 octobre 2013 - 00:00
1878 : première réunion des anciens du Séminaire de Saint-Hyacinthe
Par: Le Courrier
Jardins du Séminaire vers 1900, on aperçoit la statue de monsieur Girouard et la fontaine de 1878.

Jardins du Séminaire vers 1900, on aperçoit la statue de monsieur Girouard et la fontaine de 1878.

Jardins du Séminaire vers 1900, on aperçoit la statue de monsieur Girouard et la fontaine de 1878.

Jardins du Séminaire vers 1900, on aperçoit la statue de monsieur Girouard et la fontaine de 1878.


En 1878, a lieu au Séminaire une première réunion générale des anciens élèves du Collège et du Séminaire. Cette manifestation attire environ mille anciens.

L’arrivée d’une grande majorité d’invités et d’anciens par le train de 17 heures le 25 juin 1878 marque le coup d’envol des célébrations. Les personnes désirant séjourner au séminaire sont les bienvenues, mais devront s’attendre à s’y retrouver dans une atmosphère collégiale : « un délicieux chez soi, en famille, sans façon; enfin, une vraie fête d’écoliers avec toute sa franche gaieté ». À 20 heures, l’ouverture officielle des fêtes se passe dans la salle de récréation, à l’endroit habituel où se déroule la distribution annuelle des prix. Les drapeaux anciens de la milice, le portrait d’Antoine Girouard et ceux des principaux bienfaiteurs y trônent. Une composition musicale d’Alcibiade Béïque, « La marche de la réunion », accompagne l’entrée des personnalités publiques : les évêques de Saint-Hyacinthe, Louis-Zéphirin Moreau, de Charlottetown, Peter McIntyre et de Montréal, Charles-Édouard Fabre, ainsi que l’archevêque de Saint-Boniface, Alexandre-Antonin Taché. Les juges Louis-Victor Sicotte, Henri-Félix Rainville, Auguste-Cyrille Papineau et Jean-Baptiste Bourgeois sont suivis par les sénateurs et députés Amable Girard, Joseph-François Armand, Joseph-Hyacinthe Bellerose, Pierre Boucher de La Bruère, François Béchard et Pierre-Basile Benoit. Des discours et des échanges entre les anciens et les nouveaux élèves complètent la soirée. Le mercredi 26 juin 1878, d’autres confrères arrivent par le train du matin et tous les participants assistent à la messe de l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Le retour au nouveau collège donne lieu à une série de discours, dont celui de monseigneur Taché qui fait l’éloge des cadeaux offerts. Comme souvenir de cette réunion, les anciens présentent à l’alma mater les différentes pièces qui font l’ornement du jardin, en face du séminaire; de plus, la statue du fondateur, en bronze, grandeur nature; enfin, sur la suggestion de monseigneur Taché, la promesse d’ériger une grande et belle chapelle. Dans le livre publié en 1911, lors du centenaire du Séminaire, monseigneur Charles-Philippe Choquette écrivait : « J’étais jeune lorsque pour la première fois, en 1878, je fus témoin de pareilles démonstrations. Je n’ai oublié ni le coup d’oeil merveilleux que me présentèrent les huit cents anciens élèves accourus à ce premier appel de l’alma mater, ni les acclamations prolongées saluant la solennelle arrivée de la joyeuse troupe, ni les paroles éloquentes du vénérable évêque Taché. Je revois tout cela comme dans un rêve, tout de même, vide d’émotions ». Le 30 juin et le 1 er juillet 1884, un grand nombre d’anciens se retrouvent au séminaire, fidèles au rendez-vous donné en 1878. Vers la fin de la fête, le révérend J.A. Gravel, président du comité pour l’érection de la chapelle, offre le nouveau temple au Séminaire comme témoignage du souvenir et de la gratitude des anciens élèves. Il y eut une autre grande réunion fraternelle : celle de la célébration, en 1911, du centenaire du Séminaire. C’est ainsi que le souvenir de ces grandes fêtes d’anciens se trouve souvent évoqué, on y réfère, on se remémore les rencontres des confrères et combien d’autres anecdotes agréables. Depuis plusieurs années, d’un peu partout et de tous les milieux venaient les mêmes réflexions : pourquoi n’avons-nous pas une association d’anciens élèves comme la plupart des autres Séminaires? Ailleurs on s’organise, on serre les rangs autour de l’alma mater; pourquoi pas chez nous? Ces remarques parvenaient aux oreilles des autorités du Séminaire, qui en reconnaissait le bien-fondé sans pouvoir y apporter remède. C’est que le Séminaire était trop à l’étroit pour recevoir convenablement et confortablement ses anciens élèves. Dans sa première circulaire, le supérieur exposait les projets des autorités du Séminaire; il s’attardait à motiver la reconstruction de l’aile sud. Sans elle, la riche bibliothèque restait exposée aux flammes, et le réfectoire tant désiré continuerait à manquer. Cette dernière raison a été déterminante. Grâce à la reconstruction de cette aile sud, nous pourrons, disait-il, chaque année, nous réunir chez nous et vivre quelques heures des jours d’antan. Enfin, le 20 avril 1929, monsieur le supérieur du Séminaire, en annonçant la date de la réunion générale s’exprimait en ces termes : « Nous avions hâte aussi de satisfaire un désir qui tient au coeur : celui de fonder l’Association des anciens. Nous pourrons tous ainsi nous revoir chaque année, à un jour déterminé, mettre en commun nos joies et nos peines et puiser, au contact de l’alma mater, une confiance, une vigueur et une fierté nouvelles ». Ces pressants appels ne furent pas sans écho. Le 20 juin 1929, les anciens élèves venaient nombreux, tout près de mille, admirer la figure nouvelle de leur Séminaire. À la séance du soir, les anciens élurent les directeurs du premier conseil de l’Association. La tenue de cette rencontre annuelle se poursuit depuis.

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