26 août 2021 - 07:00
SAM BRETON : FABRICANT D’EXPRESSIONS
Par: Maxime Prévost Durand
« Entre deux gags, je te glisse une expression ou un patois qui n’a pas un caliss de sens et qui te fait sourire un peu plus. Tu le ricanes et tu me suis après », lance l’humoriste Sam Breton, qui s’amuse à inventer et à déformer des expressions dans son spectacle.Photo François Larivière | Le Courrier ©

« Entre deux gags, je te glisse une expression ou un patois qui n’a pas un caliss de sens et qui te fait sourire un peu plus. Tu le ricanes et tu me suis après », lance l’humoriste Sam Breton, qui s’amuse à inventer et à déformer des expressions dans son spectacle.Photo François Larivière | Le Courrier ©

Dans son premier spectacle, Au pic pis à pelle, l’humoriste Sam Breton a son jargon bien à lui. Et surtout, des expressions bien de son cru, qu’il invente carrément ou qu’il déforme, qui suscitent l’hilarité.

Au fil des numéros, il dit qu’il « passe du coq à la truie », puis pour souligner son je-m’en-foutisme, il lance qu’il s’en « contre suce le cul ». Une façon pour lui de surprendre le public, de le faire rire et, de façon presque insidieuse, de l’amener à réfléchir.

« Les expressions actuelles, je trouvais que les gens ne se posaient pas assez de questions [sur leur utilisation et leur signification] », affirme-t-il en entrevue avec LE COURRIER en marge d’un de ses spectacles qu’il a présentés au Centre des arts Juliette-Lassonde, en août, dans le cadre de la série L’été dans le 450 pour laquelle il reviendra au début septembre.

« Si j’entends quelqu’un dire “Pierre qui roule n’amasse pas mousse”, on comprend tous ce que ça veut dire, mais même si ça avait un sens dans le temps des hommes des cavernes, on est rendu dans les années 2000, on peut-tu décrocher? On le dit sans trop réfléchir. Je me suis dit : tant qu’à ça, je vais en inventer, moi aussi, des expressions ou en mélanger et faire croire que ça a un sens. Ça colore le show. « Entre deux gags, je te glisse une expression ou un patois qui n’a pas un caliss de sens et qui te fait sourire un peu plus. Tu le ricanes et tu me suis après. »

Sam Breton se décrit surtout comme un raconteur qui fait rire. Son spectacle est truffé d’anecdotes qu’il a vécues, parfois romancées pour accentuer la blague tout en demeurant crédibles pour que le public puisse s’y identifier. Il parle aussi de sujets tabous qu’il aborde habilement, comme le suicide et le fait de ne pas vouloir d’enfant.

La recette a connu un franc succès. Il a été sacré Découverte de l’année au Gala Les Olivier en 2019, puis son spectacle Au pic pis à pelle a remporté le prix du spectacle d’humour de l’année en 2020. Après plus de 100 représentations en rodage, l’humoriste avait pris son erre d’aller et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Sauf une pandémie.

« Je donne toujours l’image de l’avion. J’étais rendu à un stade où j’avais pogné l’altitude. J’étais parti. On avait travaillé fort pour faire monter ça [mon équipe et moi], il restait à profiter du voyage. Et finalement, on a pogné une couple de poches d’air! »

Même si son spectacle a écopé des répercussions de la pandémie, Sam Breton est resté fort actif. Lui-même le dira : on ne l’a jamais autant vu à la télévision. Salut Bonjour et Bonsoir bonsoir! ont fait appel à ses services, même Tout le monde en parle pour qu’il soit le Fou du roi d’un soir après le départ de Dany Turcotte. Il a aussi lancé son podcast Avec son Sam, qui compte plus de 80 épisodes en ligne, puis il a écrit une heure de nouveau matériel.

Même s’il s’est gardé occupé, rien ne valait son retour sur scène avec Au pic pis à pelle. « La télé et la radio, c’est du bonus et je suis toujours content d’en faire, mais s’il y a une chose que je ne veux pas qu’il s’en aille, c’est la scène. C’est ma priorité, c’est mon petit bébé », dit-il.

Maintenant qu’il a réussi à traverser les « poches d’air » de la pandémie, il espère que le reste du voyage sera moins turbulent et qu’il pourra faire un atterrissage en douceur. « On espère arriver à la fin avec des salles normales, avec des dates officielles pour pouvoir célébrer! »

Après avoir présenté cinq spectacles à guichets fermés devant 180 personnes à la mi-août au Centre des arts Juliette- Lassonde, Sam Breton sera de retour à Saint-Hyacinthe pour une autre série de six spectacles entre le 1er et le 5 septembre. Avec les récents allègements des mesures sanitaires, la capacité de la salle sera augmentée à quelque 330 spectateurs, si bien que de nouveaux billets ont pu être mis en vente récemment pour ces représentations qui affichaient complet.

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