« Au début, je recevais de l’aide de l’hôpital Honoré-Mercier. Mais les taxes ont augmenté et il y avait des exigences au niveau de la bâtisse à respecter, en plus des coupures budgétaires de la part du CSSS [Richelieu-Yamaska]. Les résidents qui vivent à la ressource ont peu de moyens et je dois payer mes employés. J’ai essayé d’obtenir des subventions, mais je n’ai aucune aide », explique M. Gaulin.
Après avoir résisté près de six ans aux offres de promoteurs, le propriétaire du manoir Gaulin a finalement vendu le terrain aux Constructions P.M. Morin. L’entrepreneur Michel Morin ignore ce qu’il adviendra du terrain à long terme, mais prévoit bientôt procéder à la démolition de la bâtisse. « Tout d’abord, nous allons faire une demande de permis de démolition et on verra ensuite. Il s’agit d’un terrain de droit commercial au premier degré et résidentiel au second degré, mais pour l’instant nous allons surtout nous concentrer sur le nettoyage du terrain », confirme-t-il. En ce qui a trait à la fermeture de la ressource, certains estiment qu’il s’agit d’une perte dans le domaine de la santé mentale, dont Françoise Pelletier, cogestionnaire à la Maison Alternative de Développement Humain (MADH) qui offre des services d’hébergement transitoires d’une durée de trois à six mois aux personnes prises avec des troubles de santé mentale. « Cela nous donne un coup, c’est certain! C’est un endroit que l’on recommandait à certaines personnes. La fermeture représente une perte », commente-t-elle.« Ce qui était bien avec le manoir Gaulin, c’est que les gens qui y habitaient avaient tout leur temps et n’avaient aucune gestion à faire, renchérit-elle. Cela risque d’être difficile de reloger tous ces gens. »
Plus de peur que de mal
Pourtant, ce qui aurait pu être une tâche ardue s’est en fin de compte relativement bien déroulé. Avec l’argent de la vente du terrain, M. Gaulin ouvre une nouvelle résidence privée, dans le secteur Saint-Joseph, à l’intention d’une clientèle en santé mentale. Neuf résidents y sont installés depuis le 3 décembre.
« J’ai sélectionné les personnes qui ont plus de difficulté à être autonomes, celles pris avec une plus grande problématique et qui n’ont pas de famille », explique-t-il. Son frère, Éric Gaulin, anciennement employé au manoir Gaulin, ouvrira également une résidence privée le lundi 10 décembre et pourra accueillir neuf autres résidents, tandis que dix autres personnes ont été déménagées dans diverses résidences de la région avec la collaboration du CSSS Richelieu-Yamaska, précise M. Gaulin.Au final, cinq personnes qui résidaient au manoir Gaulin ont quant à elles un avenir incertain. Les responsables du CSSS Richelieu-Yamaska affirment qu’ils ont fait tout en leur pouvoir pour relocaliser ces personnes. Mais les personnes concernées auraient refusé l’aide qui leur a été offerte, selon le propriétaire.