27 mars 2014 - 00:00
Dissolution de la Fondation du Collège Antoine-Girouard
600 000 $ à remettre à la communauté maskoutaine
Par: Martin Bourassa
Philanthropes cherchent organisme maskoutain avec un projet porteur à vocation locale ou régionale pour lui refiler une cagnotte de 300 000 $, une somme qui pourrait même doubler d'ici quelques années!

Voilà en quelque sorte le genre de petite annonce que pourraient passer les frères Michel, Jean et Pierre Lassonde pour remettre à la communauté maskoutaine la contribution qu’ils avaient autrefois versée à la Fondation du Collège Antoine-Girouard et qu’ils ont récupérée en raison de sa fermeture.

« Nous avons un heureux problème sur les bras, reconnaît Michel Lassonde, porte-parole de la famille Lassonde. La Fondation du CAG sera dissoute en juin, mais auparavant il faudra décider à qui iront les fonds qui nous ont été remis et à quoi ils seront dédiés. Nous attendons les demandes! »Il faut savoir que la Fondation du Collège Antoine-Girouard a bénéficié d’un important don reçu des frères Michel (1962), Jean (1962) et Pierre Lassonde (1967), trois anciens diplômés du Séminaire de Saint-Hyacinthe.Ensemble, ils avaient remis 300 000 $ à la Fondation. Cette somme a servi en partie à remettre des bourses et au réaménagement de la bibliothèque.Généreusement, les trois frères ont décidé de combler l’écart entre le montant résiduel et leur don initial, et de remettre 300 000 à la communauté maskoutaine. « Nous n’écartons pas l’idée d’ajouter un autre 200 000 ou 300 000 $ dans quatre ou cinq ans, si la situation s’y prête », d’ajouter Michel Lassonde, juge à la Cour du Québec.La question à 300 000 ou même 600 000 $ que tout le monde se pose est de savoir ce que doivent faire les organismes ou les autres fondations pour hériter de cette manne providentielle? « De préférence, nous cherchons une seule institution et non plusieurs causes à aider. Nous souhaitons soutenir une oeuvre qui a fait ses preuves, qui a bonne réputation et une certaine autonomie. Elle ne doit pas dépendre d’un apport gouvernemental ou autre. L’oeuvre idéale n’est pas nécessairement impliquée en éducation, ça peut être en santé ou en culture, peu importe. Pour l’instant, nous préférons nous laisser toute la latitude possible. »Pour les seconder dans ce travail, les frères Lassonde ont formé un comité qui sera chargé de recevoir les propositions, de les départager et d’émettre une ou des recommandations. Ce comité de sages est formé de l’éditeur du COURRIER, Benoit Chartier, de Mme Huguette Corbeil, et d’Alain Rivard, ancien directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe et ex-président du conseil d’administration du Collège Antoine-Girouard. Une décision est attendue pour le début de l’été.

Un désastre

Impossible de s’entretenir avec Michel Lassonde sans aborder la fermeture impromptue, à l’été 2013, de son alma mater, puisque le Collège-Antoine Girouard avait pris la relève des activités d’enseignement du Séminaire.

Même si les mois ont passé, il s’explique encore très mal cette fermeture. « Dans la famille et chez les anciens, on a tous pris ça comme un désastre. Oui, un désastre d’une tristesse inouïe. Avec le recul, la direction a peut-être attendu trop longtemps avant de changer de cap. C’est triste qu’on ait fermé une institution de 200 ans d’histoire, ayant formé sept ou huit générations, et qu’on n’ait pas été en mesure de bien négocier le passage d’une institution religieuse à une école laïque comme l’a fait l’École secondaire Saint-Joseph par exemple. »

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