30 août 2012 - 00:00
À un orteil du podium
Par: Maxime Desroches
L'équipe canadienne de nage synchronisée en a mis plein la vue lors de son programme libre, le 10 août, aux Jeux olympiques de Londres.

L'équipe canadienne de nage synchronisée en a mis plein la vue lors de son programme libre, le 10 août, aux Jeux olympiques de Londres.

L'équipe canadienne de nage synchronisée en a mis plein la vue lors de son programme libre, le 10 août, aux Jeux olympiques de Londres.

L'équipe canadienne de nage synchronisée en a mis plein la vue lors de son programme libre, le 10 août, aux Jeux olympiques de Londres.

Valérie Welsh s'attendait à vivre un paquet de sensations fortes lors de son aventure avec l'équipe canadienne de nage synchronisée aux Jeux olympiques de Londres. Jamais l'étudiante à la Faculté de médecine vétérinaire ne se serait toutefois doutée que son périple en sol européen prendrait une tournure aussi dramatique, en raison d'un bête incident de surcroît.

Le 24 juillet, soit trois jours seulement avant la cérémonie d’ouverture de la 30 e Olympiade, la malchance s’est abattue sur Valérie Welsh, dont la préparation en vue de l’épreuve par équipe de nage synchronisée allait bon train en Espagne.

« On venait tout juste de terminer une autre de nos séances d’entraînement de huit heures en bassin. Peut-être en raison de la fatigue, j’ai fait une mauvaise chute sur le bord de la piscine et suis tombée sur mon pied gauche. Je me suis cassée le cinquième métastase (l’os du petit orteil). Ça s’est rapidement mis à enfler, donc il va sans dire que je me suis mise à paniquer. Je m’imaginais le pire scénario », raconte l’athlète de 24 ans.Le diagnostic des médecins espagnols fut implacable : il fallait lui mettre le pied dans un plâtre, sans quoi elle risquait de boîter pour le restant de ses jours. Aller croire que Valérie Welsh opterait pour cette avenue aurait été de bien mal la connaître, elle qui pour rien au monde n’aurait renoncé au privilège de performer sur la scène mondiale. Elle a préféré attendre une consultation auprès des spécialistes du village olympique, qui lui ont posé une prothèse et lui ont imposé une série d’exercices de physiothérapie.

Une seule et unique préoccupation

« Je mentirais si je disais que j’ai eu le temps de vivre à fond toute l’euphorie qui entoure l’expérience olympique. Après la cérémonie d’ouverture, ma seule préoccupation était de retrouver la forme à temps afin de nager au sommet de mes capacités », admet la nageuse originaire de Saint-Nicolas, dans la région de Québec.

Puisque l’équipe canadienne s’est éloignée du cirque médiatique en se rendant à Sheffield, en banlieue de Londres, Valérie a pu se concentrer avec plus de facilité sur l’épreuve à surmonter.« C’était très dur physiquement et psychologiquement d’avoir à nager avec une attelle. Non seulement c’était très lourd à traîner, mais ça me forçait à compenser avec ma jambe droite puisque l’autre était quasi inutile. D’un autre côté, je ne voulais pas ralentir mes coéquipières. Je m’étais habituée dans les mois précédant les Jeux à doser mes énergies d’une certaine manière dans les moments bien précis de nos chorégraphies. Au fond, c’était comme un réapprentissage. »

Après la panique, l’exaltation

Finalement, après maints exercices de redressement des os, la Maskoutaine d’adoption est parvenue à retirer la fameuse prothèse — qu’elle a plutôt troqué pour un ruban de soutien transparent — avant le premier des deux programmes, le 9 août. Valérie a pris part aux programmes technique et libre sans ressentir trop de douleur, en majeure partie grâce à la poussée d’adrénaline qui l’a envahie sur le plateau.

« Une fois dans le bassin, je ne sentais plus rien. J’étais simplement fière que les filles et moi, ayions réussi la performance de nos vies. Notre routine libre n’aurait pas pu mieux se dérouler. Les juges nous ont même accordé un score au-dessus de 95 points, alors que nous étions incapables de surpasser 94 dans les autres compétitions. Pour notre entraîneure Julie et toute l’équipe, ce fut une énorme victoire! »La note cumulative des Canadiennes leur aura finalement valu le quatrième rang, derrière les Russes — quatre fois médaillées d’or depuis les Jeux d’Atlanta en 1996 —, les Chinoises et les Espagnoles.« Je sais que plusieurs personnes déplorent le fait que nous sommes les éternelles quatrièmes et que les juges sont injustes. De notre côté, on préfère se réjouir d’avoir livré la marchandise. Je suis convaincue, avec la note qu’ils nous ont accordée, que nous avons fait un bout de chemin afin de les amener à ouvrir leurs horizons et apprécier l’innovation dans notre discipline », conclut-elle.

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