25 avril 2013 - 00:00
Acheter un citron
Par: Martin Bourassa

Si ça ressemble à un citron et que ça goûte le citron, il y a de fortes chances que ce soit un citron, a dit un jour un fin observateur.

J’ai un peu, beaucoup, cette opinion quand je regarde du côté du couvent de la Métairie. Oui encore la Métairie.J’ai de plus en plus l’impression que la Ville de Saint-Hyacinthe s’en est fait passer une petite vite quand elle a acquis cet édifice du Groupe Robin, pour la coquette somme de 2 M$. La voilà peut-être pognée avec un citron, qu’elle tentera par tous les moyens, et à grands frais de transformer en beau château, pour y loger des organismes culturels. Pas à coups de baguette magique, mais de millions de dollars.On connaîtra bientôt la nature exacte du citron en question.La Ville de Saint-Hyacinthe, qui avait déjà accordé des prémandats à des firmes d’ingénierie et d’architecture, vient de commander une analyse.Le mandat de la firme Patenaude-Trempe consiste à émettre une opinion sur l’état de l’enveloppe extérieure du bâtiment, à procéder aux essais de laboratoire sur des éléments de la maçonnerie et à effectuer des simulations hygrothermiques pour mesurer la température et le taux d’humidité de l’air ambiant.Ultimement, elle devra identifier les correctifs à apporter.Disons qu’on a déjà vu un mandat plus rassurant, non?On en vient même à se demander sur quelle base la Ville a décidé d’acheter cette bâtisse au prix demandé. N’aurait-il pas été préférable de faire une vérification diligente approfondie des lieux avant de sortir son carnet de chèques? Plutôt que d’y envoyer la Commission du patrimoine afin d’analyser le dossier et de commander une étude pour chercher à établir une valeur patrimoniale qui ne saute pas aux yeux, il aurait peut-être été plus utile d’y dépêcher un ingénieur ou deux.Quand la Ville a officialisé l’entente de principe en vue de l’acquisition de la Métairie en décembre 2011, elle écrivait ceci dans son communiqué de presse : « Pour la Ville de Saint-Hyacinthe, la question de la préservation du couvent est toujours demeurée entière, entendu qu’il fallait bien établir la rentabilité de sa conservation. »La rentabilité de sa conservation semble de moins en moins garantie.

M.B.

image