14 juin 2018 - 00:00
5 M$ dans un projet d’expansion
Agrandissement aux Carrières de Saint-Dominique
Par: Benoit Lapierre
La carrière de Saint-Dominique doit entrer dans une nouvelle phase d’expansion d’ici cinq ans.

La carrière de Saint-Dominique doit entrer dans une nouvelle phase d’expansion d’ici cinq ans.

La carrière de Saint-Dominique doit entrer dans une nouvelle phase d’expansion d’ici cinq ans.

La carrière de Saint-Dominique doit entrer dans une nouvelle phase d’expansion d’ici cinq ans.

L’extraction de pierre concassée à la carrière de Saint-Dominique, la deuxième en importance au Québec avec sa production annuelle de 2,2 millions de tonnes, n’est pas près de s’arrêter : l’entreprise a officiellement lancé les démarches pour obtenir les autorisations nécessaires à un important agrandissement de son périmètre d’exploitation.


« Nous avons un bon dossier et nous sommes optimistes. On a reçu l’appui de la municipalité et celui de la MRC des Maskoutains, et il nous reste à obtenir l’autorisation de la CPTAQ et celle du ministère de l’Environnement », a indiqué Claude Dupuis, le directeur général des Carrières de St-Dominique, un exploitant qui n’en est pas à sa première phase d’expansion.

Dans ce cas-ci, l’entreprise veut être autorisée à utiliser à d’autres fins que l’agriculture un long rectangle de terrain qui longe la partie nord de la carrière, à l’est de la route 137. L’emplacement correspond aux deux lots des anciennes terres McDermott et Lagacé etcouvre une superficie de 37 hectares. Il fait partie des quelque 42 millions de pieds carrés (4 millions de m2 ou 400 hectares) de terrain appartenant à la Carrière, de part et d’autre de la route 137, dans la crête Saint-Dominique. « Notre réserve représente 450 millions de tonnes de pierre et durera au moins 225 ans. On ne verra jamais la fin de ça », souligne M. Dupuis.

5 M$

Mais pour l’heure, la Carrière doit se préparer à déplacer son énorme concasseur primaire, un équipement qui se trouve au fond de la fosse d’exploitation, avec son convoyeur d’une longueur de 17 m, à 61 m sous le niveau du sol. « Il faut déplacer le concasseur sur 500 ou 600 m pour le rapprocher du nouveau terrain. C’est un projet qui représente un investissement de 4 à 5 M$ et qu’on espère pouvoir compléter dans un horizon de cinq ans », a-t-il précisé.

L’entreprise a enclenché tôt le processus pour l’obtention des autorisations d’agrandir le site, notamment en raison de l’entrée en vigueur de la nouvelle orientation gouvernementale dite « pour assurer une cohabitation harmonieuse de l’activité minière avec les autres utilisations du territoire ».

Cette orientation et les normes qui l’accompagnent, notamment sur les distances minimales, le bruit, la poussière, viennent compliquer les choses pour l’exploitant, confirme Réal Campeau, directeur à l’aménagement à la MRC. « Avant, il aurait été très simple de modifier le schéma d’aménagement pour un projet comme celui-là, mais ce n’est plus le cas. Il y a d’abord un exercice régional à faire, il faut identifier et délimiter les territoires incompatibles avec les activités minières », a expliqué M. Campeau.

Nouveau pont Champlain

Claude Dupuis souligne qu’au Québec, seule la carrière de Saint-Eustache, du Groupe Mathers, avec ses 3,2 millions de tonnes par an, produit davantage de pierre concassée que celle de Saint-Dominique, laquelle est appelée à prendre de l’importance dans la région en raison de l’appauvrissement d’autres sites. « La durée de vie des carrières du mont Saint-Hilaire, de Varennes et de Saint-Bruno a été pas mal étirée, et la pierre de notre formation géologique est très appréciée des producteurs de ciment. C’est d’ailleurs notre pierre qui est utilisée pour la construction du nouveau pont Champlain », mentionne-t-il. Il précise que la carrière fournira, en tout, 300 000 tonnes de pierre concassée pour la préparation des 300 000 m3 de béton que nécessite cet immense chantier.

M. Dupuis rappelle que la Carrière compte quelque 235 employés dans ses effectifs en haute saison, dont 110 travailleurs provenant de la MRC des Maskoutains, ce qui ajoute à l’importance du rôle qu’elle joue dans l’économie locale. « Et nous versons aux municipalités 1,1 M$ par année en redevances pour l’entretien des routes, ce qui n’est pas négligeable non plus. »

À propos des impacts du projet d’agrandissement, il affirme que l’entreprise est bien consciente que chaque phase d’expansion ajoute à la pression que le camionnage exerce sur le réseau routier et la route 137 principalement, dont le tronçon Saint-Dominique / Saint-Hyacinthe est particulièrement étroit. « C’est la route nationale la plus achalandée entre les autoroutes 10 et 20 et, sur ce point, il va falloir une ouverture d’esprit de la part du ministère des Transports », conclut-il. 

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