27 août 2015 - 00:00
Kia Soul EV
Agréable
Par: Marc Bouchard
Photos Marc Bouchard

Photos Marc Bouchard

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Je suis en train de devenir vert. Pas d’un gros vert forêt bien foncé, mais plutôt d’un petit vert tendre : je me surprends à aimer les voitures électriques plus que jamais. Il faut cependant le dire, je n’ai jamais été totalement contre les autos électriques, au contraire. J’ai ­toujours apprécié leur côté écologique.

C’est contre le côté pratique que j’en avais surtout. Quant au côté économique, on en reparlera. Du point de vue pratique ­cependant, je suis toujours inquiet, mais je comprends mieux les conditions dans lesquelles elles peuvent évoluer. Un ­récent changement dans ma condition professionnelle me permet de travailler davantage de la maison. Finis les ­allers-retours dans la métropole, et un peu moins de transport longue distance.

La Kia Soul EV tombait donc à pic, en sachant que l’essentiel de mes déplacements se ferait dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres tout au plus. Aisé donc, me disais-je, pour cette voiture 100 % électrique dont l’autonomie maximale est de 150 kilomètres environ.

Je me suis donc promené, sept jours durant, au volant de ma rutilante Kia Soul EV d’un bleu électrique pas du tout discret. J’ai beaucoup aimé l’expérience. Mais… (car il y a toujours un mais).

Style et raffinement

Avant de parler de l’expérience de conduite, attardons-nous un peu au ­véhicule lui-même, car il en vaut bien la peine. La Kia Soul, on l’aime ou pas. Son allure de boîte de gomme (merci Karine) attire parfois des regards admiratifs, ­parfois des regards pensifs. J’avoue être de la première catégorie.

J’ai toujours apprécié le look unique et le design recherché de la petite voiture aux ­allures carrées. Vrai qu’elle ne plaît pas à tout le monde, mais elle a tout de même été ­l’inspiration de la nouvelle ­personnalité de Kia, ce qui n’est pas peu dire.

Extérieurement, la version électrique de la Soul diffère peu de la version ­traditionnelle. Oui, mon véhicule d’essai était bleu vibrant avec un toit contrastant blanc, mais ce sont davantage les jantes (blanches et au design stylé) qui ont attiré les regards. Ces roues presque pleines sont conçues pour éliminer la friction, mais il faut bien admettre que le look est un peu trop intense.

Dans la partie avant, la Kia Soul EV perd sa grille familiale au profit d’un ­clapet ­refermable qui abrite les ­différents ­branchements pour la ­recharge que l’on ouvre sur simple ­pression d’un bouton. Comme il s’agit d’un moteur électrique, la nécessité de refroidissement est moins grande que sur les moteurs à ­combustion.Le cockpit est à l’image de ce que la Soul offre toujours : un espace bien aménagé, moderne, au confort relatif (surtout aux places arrière un peu exiguës et moins confortables). Encore une fois ­cependant, c’est le style qui l’emporte : la présence de haut-parleurs surmontant les grilles ­d’aération avant, par exemple, est un détail qui démontre la minutie ­accordée.Même l’espace de chargement est raisonnable, tenant compte de la taille du véhicule et du fait qu’il doit transporter une tonne de batteries supplémentaires.Pour propulser le petit véhicule, un ­moteur électrique équivalent à 109 chevaux dont les accélérations sont vives au besoin. En mode plus Eco, la puissance est plus lente à se faire sentir, mais l’autonomie se maintient ­davantage. Bien sûr, comme toutes les électriques, la Kia Soul EV récupère l’énergie du ­freinage, ce qui augmente un peu son rayon d’action, et a même un mode Driver only (conducteur seulement) qui limite la climatisation à la seule position du conducteur lorsqu’on est seul dans le ­véhicule, limitant ainsi l’usage inutile d’énergie.La direction est précise, les freinages agréables malgré la récupération, bref, la Kia Soul EV est tout ce qu’une voiture ­devrait être.

Le cockpit est à l’image de ce que la Soul offre toujours : un espace bien aménagé, moderne, au confort relatif (surtout aux places arrière un peu exiguës et moins confortables). Encore une fois ­cependant, c’est le style qui l’emporte : la présence de haut-parleurs surmontant les grilles ­d’aération avant, par exemple, est un détail qui démontre la minutie ­accordée.

Même l’espace de chargement est raisonnable, tenant compte de la taille du véhicule et du fait qu’il doit transporter une tonne de batteries supplémentaires.

Pour propulser le petit véhicule, un ­moteur électrique équivalent à 109 chevaux dont les accélérations sont vives au besoin. En mode plus Eco, la puissance est plus lente à se faire sentir, mais l’autonomie se maintient ­davantage.

Bien sûr, comme toutes les électriques, la Kia Soul EV récupère l’énergie du ­freinage, ce qui augmente un peu son rayon d’action, et a même un mode Driver only (conducteur seulement) qui limite la climatisation à la seule position du conducteur lorsqu’on est seul dans le ­véhicule, limitant ainsi l’usage inutile d’énergie.

La direction est précise, les freinages agréables malgré la récupération, bref, la Kia Soul EV est tout ce qu’une voiture ­devrait être.

Mais…

C’est ici que le mais commence. Parce que c’est une voiture électrique, que son autonomie est limitée et les bornes de ­recharges rares (et pour lesquelles je n’ai d’ailleurs pas de carte de membre, ce qui les rend inutiles dans mon cas), j’ai passé ma semaine à me questionner sur les capacités de la voiture.

Chérie, qui ne travaille pourtant pas si loin de la maison par l’autoroute, ne se sentait pas assez en sécurité d’énergie pour utiliser la voiture pour aller au boulot. Un aller-­retour au nouveau Collège de Fiston sur la Rive Sud s’est fait sans anicroche, me ­laissant même une trentaine de kilomètres ­d’autonomie au retour. Mais je l’avoue, j’ai passé tout le trajet à me questionner, avant même de prendre la route, j’avais en tête un plan B, C et même D.

C’est bien là le principal reproche que l’on peut faire aux voitures électriques. Ce n’est ni le prix (oui la Kia Soul vaut 35 000 $ moins 8 000 $ d’aide gouvernementale, mais ­certaines personnes dépensent beaucoup plus pour leur voiture), ni le plaisir de conduite. C’est cette perpétuelle crainte et ce constant besoin de planification.

Sans oublier l’obligation absolue d’avoir une seconde voiture à disposition. Bien sûr diront certains, avec les bornes de recharge rapide on peut faire 80 % du plein en 30 minutes seulement. Exact… mais il n’en existe qu’une seule entre Saint-Hyacinthe et Québec, ce qui complique la chose.

Autrement, il faudra un bon 5 à 6 heures sur le 240V, ou plus de 24 heures sur 120V pour faire un plein complet.

La Kia Soul EV est certes une des ­meilleures voitures électriques sur le ­marché. Mais comme toutes les autres, elle s’adresse seulement à ceux qui ont le profil parfait pour ce genre de véhicule, même si le profil tend à s’agrandir.

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