30 novembre 2017 - 00:00
André H. Gagnon : un fier Maskoutain s’éteint
Par: Martin Bourassa
Chaque fois qu’il prenait la parole, André H. Gagnon ne livrait jamais des discours ordinaires. Il savait captiver et émouvoir son auditoire. Photothèque | Le Courrier ©

Chaque fois qu’il prenait la parole, André H. Gagnon ne livrait jamais des discours ordinaires. Il savait captiver et émouvoir son auditoire. Photothèque | Le Courrier ©

Chaque fois qu’il prenait la parole, André H. Gagnon ne livrait jamais des discours ordinaires. Il savait captiver et émouvoir son auditoire. Photothèque | Le Courrier ©

Chaque fois qu’il prenait la parole, André H. Gagnon ne livrait jamais des discours ordinaires. Il savait captiver et émouvoir son auditoire. Photothèque | Le Courrier ©

Chaque fois qu’il prenait la parole, André H. Gagnon ne livrait jamais des discours ordinaires. Il savait captiver et émouvoir son auditoire. Photothèque | Le Courrier ©

Chaque fois qu’il prenait la parole, André H. Gagnon ne livrait jamais des discours ordinaires. Il savait captiver et émouvoir son auditoire. Photothèque | Le Courrier ©

L’homme d’affaires et philanthrope maskoutain André H. Gagnon est décédé, le 24 novembre, au terme d’une longue bataille contre le cancer. Il était âgé de 79 ans.


M. Gagnon reposait depuis quelques jours déjà à la Maison Victor-Gadbois, une ressource de soins palliatifs, où il s’est éteint paisiblement entouré de ses proches.
Du coup, la Ville de Saint-Hyacinthe a perdu l’un de ses citoyens les plus admirables et admirés au sein du milieu économique maskoutain, un homme profondément engagé dans sa communauté où son implication a pris de multiples visages, notamment en tant que coprésident d’honneur, avec son épouse Lucie, de la campagne de financement en vue de la construction du centre des arts Juliette-Lassonde. Fait exceptionnel, il sera d’ailleurs exposé en chapelle ardente à l’Espace Rona du centre des arts les 4 et 5 décembre.
Par voie de communiqué, le maire de Saint-Hyacinthe n’a pas manqué de souligner l’apport inestimable et l’influence positive du disparu. « Actif jusqu’à la toute fin, il a souvent pris la parole pour donner son avis sur les enjeux locaux et lors des consultations publiques. Sa connaissance approfondie des grands enjeux du milieu a fait de lui un homme dont les conseils et les avis étaient recherchés. Ses sorties publiques lui ont valu une place au comité des sages. Aujourd’hui, c’est la communauté maskoutaine qui perd un grand philanthrope », a souligné Claude Corbeil.
L’an dernier, André H. Gagnon avait d’ailleurs été décoré de la Médaille du Lieutenant-gouverneur pour les aînés, à la recommandation de la Ville de Saint-Hyacinthe. Cette dernière n’a pas hésité à mettre en berne le drapeau des Armoiries devant l’Hôtel de vile en marque de respect pour ce grand Maskoutain qui fut d’ailleurs conseiller municipal le temps d’un seul et unique mandat de 1968 à 1971.
Profession quincaillier
Au niveau professionnel, André H. Gagnon a été quincaillier toute sa vie, étant pendant plusieurs années à la tête de six franchises Rona, dont celles de Saint-Hyacinthe, Belœil, Granby et Saint-Bruno. Membre du conseil d’administration de Rona de 1971 à 2007, il a même été président de ce fleuron québécois de 2002 à 2007.
En tout et partout, M. Gagnon a œuvré dans le domaine de la quincaillerie pendant plus de 60 ans. Celui qui avait pris la relève de la Quincaillerie Gagnon de Saint-Hyacinthe à l’âge de 26 ans, au décès subit de son père Henri, restera actif dans ce domaine jusqu’au rachat par Rona d’une vingtaine de magasins franchisés, à l’été 2015.
Le cancer frappe à sa porte
En affaires, l’une des décisions les plus audacieuses de M. Gagnon aura sans contredit été l’ouverture d’une grande surface Rona Régional à Saint-Hyacinthe, en bordure de l’autoroute Jean-Lesage, en 1999. Le stress et les pertes encourues de 60 000 $ à 120 000 $ par trimestre au cours des deux premières années suivant ce démarrage auraient été la source du mal qui s’est attaqué à M. Gagnon au début des années 2000, confiait-il dans sa biographie lancée en décembre 2014.
C’est en avril 2001 qu’il a été confronté au premier diagnostic de cancer (prostate), une réalité qu’il combattra avec détermination jusqu’à l’automne 2004.
Ce diagnostic lui avait même dicté une petite prière à l’intention de son créateur : « Il faut que vous m’aidiez à passer au travers, parce que mes petits-enfants sont encore trop jeunes et mes hypothèques bien trop grosses! »
Après une trop courte rémission, le grand mal était réapparu en novembre 2006. Appelé à prononcer une conférence dans le cadre de l’activité Les Méchants mardis de gars en 2013, afin d’amasser des fonds pour la Société canadienne du cancer, M. Gagnon avait résumé avec humour et émotion son cheminement médical. Un parcours alors parsemé de trois cancers, treize biopsies et deux interventions chirurgicales. « J’ai été inquiet au départ, mais pas dépressif parce que j’ai confiance, avait-il confié. J’ai cessé d’être inquiet à la minute où mes traitements ont commencé. Aujourd’hui, le cancer j’aimerais mieux ne pas en avoir, mais j’ai tellement confiance aux médicaments et aux gens qui me soignent que je vais faire face à la musique de façon optimiste, sans inquiétude. Je me dis : maudit cancer, je ne me laisserai pas avoir. »
Lors du lancement de sa biographie, André H. Gagnon avait confié au COURRIER ne pas avoir de regrets dans la vie, ou si peu. « Je suis un homme heureux et serein, satisfait de ce que j’ai fait et accompli quand je regarde le point de départ. Avec le recul, il n’y a pas grand-chose que je ferais autrement. J’ai toujours gardé le cap. »
André H. Gagnon laisse dans le deuil son épouse Lucie, ses enfants Stéphane, Jean-François et Ève Chantal, 11 petits-enfants, deux arrière-petits-enfants et un nombre incalculable d’amis. Ses funérailles seront célébrées à la Cathédrale de Saint-Hyacinthe le mercredi 6 décembre à 11 h. Tous les détails apparaissent dans notre section nécrologique.

image