Au cours des six dernières éditions de l’événement montréalais, Jani avait parcouru, assise dans son fauteuil roulant, la distance de 21,1 km du demi-marathon. Il était toutefois temps pour elle de passer à l’autre niveau, soit de franchir les 42,2 km du marathon. « Je suis plus en forme que jamais en ce moment, donc je me suis dit que c’est cette année que ça allait se passer », affirme-t-elle dans un entretien avec LE COURRIER.
Il y a déjà près d’un an qu’elle se prépare pour ce prochain défi. Elle s’entraîne régulièrement au Club de boxe de Saint-Hyacinthe pour maximiser la force de ses bras, puis elle roule plusieurs kilomètres chaque jour dans les rues de Saint-Hyacinthe, beau temps mauvais temps, pour son cardio.
Avec deux courses à son actif cette saison, soit le 15 km du Défi Gérard-Côté à Saint-Hyacinthe et le demi-marathon de Longueuil cet été, elle voit déjà le fruit de ses efforts être récompensé. « À Longueuil, j’ai battu mon meilleur temps de huit minutes », souligne-t-elle avec fierté.
Pourtant, dans un passé pas si lointain à ses yeux, il n’aurait jamais été possible de franchir le fil d’arrivée d’un marathon, ce qu’elle s’apprête à faire dimanche. La maladie dont elle est atteinte ne lui permettait même pas de l’imaginer. « Chaque fois que je franchis l’arrivée, je n’en reviens pas parce que je recule dans mon passé et je me souviens que je me suis fracturé les bras plus de 50 fois, soutient-elle. J’étais en mode survie pendant plusieurs années. Je pouvais éternuer et me casser une côte. Ça ne fait pas si longtemps que ça que je vis. »
Armée de son positivisme quasi inébranlable, Jani Barré tentera par la même occasion de réaliser un exploit qui sera, semble-t-il, inédit. « Je serais la première femme canadienne à compléter le Marathon de Montréal en fauteuil roulant régulier », dit-elle, insistant sur le mot « régulier ». Gageons que l’émotion sera grande au fil d’arrivée!