4 août 2016 - 00:00
Arrêt complet ou simple diminution?
Par: Benoit Lapierre
Des remous d’eau suspects considérant que selon la Ville la centrale devrait être à l’arrêt ont été observés dans le canal de fuite de la centrale le 28 juillet. Photo Rémi Léonard | Le Courrier ©

Des remous d’eau suspects considérant que selon la Ville la centrale devrait être à l’arrêt ont été observés dans le canal de fuite de la centrale le 28 juillet. Photo Rémi Léonard | Le Courrier ©

Des remous d’eau suspects considérant que selon la Ville la centrale devrait être à l’arrêt ont été observés dans le canal de fuite de la centrale le 28 juillet. Photo Rémi Léonard | Le Courrier ©

Des remous d’eau suspects considérant que selon la Ville la centrale devrait être à l’arrêt ont été observés dans le canal de fuite de la centrale le 28 juillet. Photo Rémi Léonard | Le Courrier ©

La direction générale de la Ville de Saint-Hyacinthe soutient que les ententes qu’elle signe depuis 2001 avec Algonguin Power en prévision de la période d’étiage ont toutes porté sur un arrêt complet du turbinage de la centrale T.-D.-Bouchard durant une partie de l’été.

C’est ce qu’a laissé entendre la directrice générale adjointe, Chantal Frigon, après le déversement d’eaux usées du 28 juin, et c’est ce qu’a répété lundi le directeur général, Louis Bilodeau, au cours de la séance du conseil.

Il devrait donc y avoir arrêt complet du turbinage entre le 1er juillet et le 7 septembre, soit la période couverte par l’entente actuelle, conclue en 2014? « Oui », a répondu M. Bilodeau au point de presse qu’il a tenu avec le maire Claude Corbeil après la séance.

Par conséquent, ils ont été surpris d’apprendre que tout récemment, plus précisément le 28 juillet, Rémi Léonard, journaliste du COURRIER, a observé un bouillonnement suspect dans le canal de fuite de la centrale. En prêtant l’oreille, on entendait nettement quelque chose ronronner, comme des turbines qui tournent sous l’action de l’eau (la centrale en compte trois, pour une puissance totale installée de 2,54 MW). Ces constatations collent avec ce qu’a enregistré à Saint-Hyacinthe le Centre d’expertise hydrique du Québec au cours des dernières semaines. Les graphiques montrent des variations régulières du débit de la Yamaska en aval du barrage, comme si l’eau était retenue derrière durant quelques heures, puis relâchée.

LE COURRIER a aussi signalé à MM. Bilodeau et Corbeil que dans un relevé de production d’électricité transmis à la Ville par Algonquin, pour l’année 2012 plus précisément, l’exploitant déclare avoir réalisé des profits bruts en juillet et août (9177 $ pour ces mois), ce qui serait impossible avec des turbines à l’arrêt. À ce propos, on note que l’article 2 des dernières ententes avec Algonquin stipule que « les opérations de turbinage seront modifiées [et non cesseront] tant le jour que la nuit » durant la période visée. Mais dans le préambule de l’entente 2015-2016, on lit cependant que « la Ville convient d’assumer 50 % des pertes de revenus associées à l’arrêt de production de la centrale hydroélectrique. »

M. Bilodeau entend procéder à des vérifications quant au respect de cette entente comportant, il faut bien le dire, quelques ambigüités. En temps normal, il appartient au directeur du service du Génie de procéder à ces vérifications. L’entente vise le maintien d’un débit minimal de 7 m3 dans le bief court-circuité en période d’étiage, au lieu des 2 m3 mentionnés au certificat d’autorisation que le gouvernement a délivré à Hydraska en 1993.

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