3 août 2017 - 00:00
Prolongement du boulevard Casavant
Assez de tataouinage
Par: Martin Bourassa

Subventions. Voilà le mot qui fait rêver le maire de Saint-Hyacinthe Claude Corbeil. Encore davantage quand ce mot est écrit au pluriel. Ça tombe bien, car des subventions, il y en aura justement pour assurer le prolongement du boulevard Casavant.
Ce n’est quand même pas banal puisque de telles subventions données pour prolonger des boulevards en pleine municipalité, on ne voit pas cela tous les jours au Québec. C’est aussi rare et inusité que des boulevards névralgiques qui se terminent en cul-de-sac dans des parcs industriels, à savoir la Cité de la biotechnologie.
Il est plus que temps de lui faire traverser la voie ferrée du CN vers le secteur Douville pour en faire une voie de contournement digne de ce nom.
Le maire Corbeil a donc gagné son pari, même s’il doit avoir le triomphe modeste.
Une subvention de 8 M$ sur un projet estimé à 32 M$, ce n’est pas le Klondike. Bon, c’est mieux que rien (rien c’est ce qu’on a reçu comme contributions gouvernementales dans le dossier du centre de congrès municipal de 30 M$ rappelez-vous), mais ce n’est pas la manne espérée considérant la provenance de ces fonds.
Sachant que cet argent transitera par le programme Chantiers Canada-Québec, les deux paliers supérieurs avanceront chacun 4 M$. En pratique, ce programme peut financer des projets selon un partage Ottawa, Québec et municipalité à parts égales.
Si cette règle avait été respectée, c’est au moins 21 M$ que nous aurions pu espérer au lieu des 8 M$ envisagés. Il semble que Québec n’avait pas les moyens de faire davantage contrairement au fédéral, ce qui aurait convaincu la Ville de fixer sa demande à 8 M$ et pas un sou de plus. La députée Brigitte Sansoucy avait bien raison d’afficher une petite déception à la vue des chiffres avancés. Mais on croit savoir que sa collègue du provincial dans le comté, Chantal Soucy, n’a pas dit son dernier mot.
Elle tentera de convaincre Québec d’allonger sa part pour la forme, puisqu’on croit savoir que lors de discussions préliminaires à Québec, le gouvernement aurait laissé planer la possibilité qu’il s’engage seul à la hauteur de 8 M$ en puisant dans d’autres fonds que le programme d’infrastructures Canada-Québec. Cette dernière option permet donc à Québec de couper la poire en deux et d’épargner, mais nous fait perdre du même coup de précieux millions. La députée caquiste a donc une carte à jouer.
Et on a appris avec le temps à ne pas parier contre ses chances de réussir un tel défi, elle qui a su convaincre le gouvernement libéral de lancer la réhabilitation de l’urgence de l’hôpital Honoré-Mercier, une opération d’envergure estimée à 50 M$. Mine de rien, Mme Soucy est en train d’assurer sa réélection avec de tels exploits dans l’opposition.
Mais revenons à nos moutons. La Ville de Saint-Hyacinthe n’a d’autre choix que de confirmer qu’elle s’engage à fond dans le prolongement du boulevard Casavant.
Puisque les Maskoutains étaient disposés à voir la Ville s’engager dans ce projet sans aucune subvention il y a cinq ans, on voit mal comment il pourrait en être autrement maintenant que des subventions y sont rattachées. Il y a cinq ans, ce projet était estimé grossièrement à 28 M$. Les subventions attendues en 2017 ramèneront sa facture légèrement sous cette barre.
L’attente en a-t-elle valu la peine? Une chose est certaine, la Ville de Saint-Hyacinthe doit saisir la balle au bond, même si la dette municipale bondira et atteindra un niveau préoccupant. Il faudra ensuite l’avoir à l’œil et se calmer le pompon avec les grands projets. Ce qui laisse supposer que la reconstruction de la promenade Gérard-Côté et le projet du Complexe culturel maskoutain ne se feront à court terme que s’ils ne sont que grassement subventionnés.
Car en plus de prolonger le boulevard Casavant, la Ville doit aussi aller de l’avant avec l’aménagement du second accès vers le Cégep de Saint-Hyacinthe. C’est impératif. Elle doit faire d’une pierre deux coups.Le désenclavement du collège commandera des investissements supplémentaires (1 ou 2 M$), mais il serait incohérent de s’en priver et de remettre ce projet qui va déjà bon train à plus tard.
Quand le train passe, il faut sauter dedans, disaient d’ailleurs nos élus municipaux il n’y a pas si longtemps!

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