15 avril 2021 - 07:00
Expérience musicale en réalité virtuelle
Asteria : une curiosité comblée
Par: Maxime Prévost Durand
L’expérience musicale de réalité virtuelle Asteria a été proposée à plus d’une trentaine de classes du secondaire par le Centre des arts Juliette-Lassonde avant que ce ne soit le tour du grand public de vivre ce voyage immersif, du 15 au 17 avril. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’expérience musicale de réalité virtuelle Asteria a été proposée à plus d’une trentaine de classes du secondaire par le Centre des arts Juliette-Lassonde avant que ce ne soit le tour du grand public de vivre ce voyage immersif, du 15 au 17 avril. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Vivre une expérience musicale en réalité virtuelle, voilà la promesse du projet Asteria que le Centre des arts Juliette-Lassonde accueillera du 15 au 17 avril. Intrigant n’est-ce pas? Si le concept pique la curiosité, il vaut surtout la peine d’être vécu, a pu constater LE COURRIER après l’avoir essayé.

Cinq artistes québécois ont participé à ce projet : Daniel Bélanger, Vincent Vallières, Dominique Fils-Aimé, Alexandra Stréliski et FouKi. Pour chacun d’eux, de courts films mettant de l’avant leurs œuvres sont proposés avec des animations 3D et une captation à 360 degrés, permettant d’être plongé complètement dans l’univers qu’ils ont créé en compagnie des différents studios de production impliqués, soit NoisyHead, La Fougue et la Maison fauve.

Bien que la forme ressemble davantage au vidéoclip qu’à la performance musicale, le spectateur vit une réelle immersion musicale, en son et en images, à travers sa paire de lunettes de réalité virtuelle et son casque d’écoute.

C’est pour le moins particulier. Dans la salle, il n’y a aucun son. On ne voit que des spectateurs qui regardent à gauche, à droite, de haut en bas. Mais une fois l’équipement enfilé, on oublie vite qu’il y a d’autres gens à côté de nous.

Chaque mouvement de la tête permet de découvrir un nouveau pan de la captation et d’être impliqué dans la vidéo. De cette manière, chaque spectateur vit son visionnement de façon différente puisqu’il contrôle ce qu’il regarde.

Pour Vincent Vallières, par exemple, on se retrouve à un moment assis à ses côtés dans une salle de spectacles. Il peut se passer quelques secondes sans qu’on se rende compte de sa présence, jusqu’à ce qu’il s’adresse directement à nous entre ses deux chansons pour introduire la prochaine pièce et partager son processus de création. Ce segment donne réellement un sentiment de proximité et de contact privilégié avec l’artiste, comme lors d’un spectacle.

Chacun des artistes a un univers et une approche très distincte pour ce projet. Ainsi, Daniel Bélanger n’apparaît jamais dans son segment et propose plutôt un vidéoclip animé avec des marionnettes géantes, une expérience différente des autres artistes, mais tout aussi appréciable. Quant à Dominique Fils-Aimé, elle est quadruplée dans un décor majestueux pour créer ses propres harmonies. Devant, on la voit chanter les paroles de sa chanson en compagnie de ses danseuses, tandis que sur les côtés et à l’arrière, elle joue elle-même les choristes. Comme le son suit les mouvements de la tête, on est littéralement enveloppé par sa voix.

Parmi les autres artistes, Alexandra Stréliski nous fait traverser un décor grandiose et vertigineux pour nous amener jusqu’à elle et son piano, puis FouKi nous catapulte dans une aventure éclatée et colorée fort divertissante, fidèle à ce à quoi l’on pourrait s’attendre de lui.

Plutôt que de tenter de reproduire l’expérience d’un spectacle, Asteria a développé ici son propre créneau avec un concept unique qui va au-delà de la performance musicale. Avec des artistes provenant d’autant de styles musicaux différents, le mélomane est comblé et chaque spectateur est assuré d’y trouver son compte.

Dans le contexte de pandémie, l’équipement est désinfecté après chaque utilisation à l’aide d’une boîte de désinfection à rayon UV notamment.

Au scolaire comme au grand public

Avant d’être présenté au grand public dans les prochains jours, Asteria a été proposé en ateliers scolaires à une trentaine de classes du secondaire par le Centre des arts Juliette-Lassonde, d’abord lors d’une première visite en mars, puis une seconde fois cette semaine. LE COURRIER s’est d’ailleurs joint à un groupe d’élèves de la polyvalente Hyacinthe-Delorme, lundi, pour vivre l’expérience. Curieux et absorbés, les adolescents ont semblé s’y plaire.

« On a obtenu toutes sortes de réactions depuis le début. Certains réagissent plus fort que d’autres », a mentionné Caroline Beaudreault, responsable de la programmation jeunesse scolaire et famille au Centre des arts.

« Ça remplace bien le fait de ne pas pouvoir aller voir de show cette année », a souligné l’enseignant Bruno Laplante, responsable du volet musique de la PHD, qui propose habituellement des sorties culturelles à ses élèves.

« On avait l’impression que c’était live, mais en même temps, on tombait dans un volet imaginaire », a-t-il poursuivi, en décrivant son expérience d’Asteria.

En amenant ce concept dans les écoles, M. Laplante voit également une occasion de promouvoir la musique québécoise aux adolescents et de leur faire découvrir des artistes qu’ils ne connaissent peut-être pas. « Tous les objectifs étaient remplis », s’est-il enthousiasmé. Pour le grand public, cinq représentations seront proposées du 15 au 17 avril dans le Cabaret André H.-Gagnon du Centre des arts Juliette-Lassonde. Deux d’entre elles affichent déjà complet.

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