22 mars 2012 - 00:00
Au coeur de l’action
Par: Martin Bourassa

S'impliquer dans et pour sa communauté a toujours été dans la nature de Raymonde Plamondon. Tant et si bien qu'au fil des ans, le concept de communauté s'est élargi pas mal. Son implication se vérifie maintenant sur la scène locale, régionale et provinciale. Elle est partout, au coeur de l'action.

Raymonde Plamondon

Maire de Saint-Valérien-de-Milton, Mme Plamondon occupe aussi depuis 2009 la présidence provinciale de la Fédération des agricultrices du Québec, un regroupement de productrices agricoles comptant environ 1 000 membres.

Ce rôle lui permet de s’investir dans deux causes qui lui tiennent particulièrement à coeur : les femmes et l’agriculture. « Raymonde est dynamique et curieuse, son implication est totale, dit Micheline Bruneau, présidente des Agricultrices de la région de Saint-Hyacinthe. Elle a une mémoire phénoménale. Si une porte ne s’ouvre pas, elle cherche à ouvrir une fenêtre. Elle est mon modèle et mon mentor. »Au moment de l’entrevue, Mme Plamondon revenait à peine d’une mission de coopération en développement international en Afrique, plus précisément au Burkina Faso, orchestrée par l’Union des producteurs agricoles du Québec.Depuis 2001, elle siège également au Centre local de développement Les Maskoutains à titre de représentante désignée du collège de la condition féminine. Elle fait aussi partie du comité Femmes et développement de la Conférence régionale des élus de la Montérégie-Est et vient d’accepter de siéger au conseil d’administration du Centre de santé et des services sociaux Richelieu-Yamaska. Sans oublier tout ce qui se rattache directement à son rôle d’élue municipale au niveau de la MRC des Maskoutains où elle s’implique dans le dossier famille.Dans ses temps libres (!), Raymonde Plamondon, 54 ans, est aussi copropriétaire d’une ferme laitière et de grandes cultures, épouse de Gaétan Thibault, mère de quatre enfants qui ont entre 18 et 30 ans et grand-mère de quatre petits-enfants.« Le secret est dans la liste, rigole la principale intéressée. Je me fais des petites listes pour tout, même pour les tâches ménagères, et je barre à mesure les items que je réussis à faire. J’ai besoin de bouger et j’ai appris à savoir ce que je peux faire ou pas. »Pour son implication active dans son milieu, son rayonnement et son engagement envers la cause des femmes et de l’agriculture, Le Courrier de Saint-Hyacinthe et la Chambre de commerce et de l’Industrie Les Maskoutains sont fiers de décerner le titre de personnalité du mois de mars à Mme Raymonde Plamondon.

La colère du Saguenay

Raymonde Plamondon est une Maskoutaine et une Valériennoise d’adoption. Native de Chicoutimi, elle était adolescente quand sa famille a quitté le Royaume du Saguenay pour s’installer à Roxton Falls.

« J’ai perdu mon accent avec le temps, sauf quand je me choque vous dirait mon fils! Et il arrive que je me choque quand ça ne va pas assez vite à mon goût, surtout quand il faut négocier avec le gouvernement et les ministères. »Son père a fait tous les métiers, allant de peinte décorateur à opérateur de machinerie fixe, en passant par la production agricole. Sa mère a travaillé sur la ferme un temps et a été couturière à domicile. La jeune Raymonde, 2e d’une famille de 5 enfants, a fait son cours de secrétariat (100 mots/minute à la dactylo), puis oeuvré de 1976 à 1986 au Groupe Commerce, compagnie d’assurances. Comme le dit si bien le dicton, c’est en prenant mari qu’elle prend pays en 1978, en s’installant sur la ferme de la famille de son conjoint à Saint-Valérien-de-Milton.Débute alors son engagement communautaire dans la petite localité de 1 747 habitants, une implication calquée sur le cheminement de sa jeune famille.Raymonde Plamondon atterrit au comité d’école, puis au comité de parents de la Commission scolaire et prend en charge durant une dizaine d’années tout le volet de la pastorale et de la catéchèse à Saint-Valérien. C’est en 1998 qu’elle commence à s’intéresser aux revendications agricoles en rejoignant les Agricultrices de Saint-Hyacinthe. Comme elle ne fait jamais les choses à moitié, elle se retrouve au sein du conseil d’administration deux ans plus tard, et accède à la présidence en 2001. Elle y reste jusqu’en 2009, puis se retrouve à la présidence de la Fédération provinciale où elle sera réélue l’an dernier pour un second mandat de deux ans.Sensible à la cause des agricultrices et aux malheurs des agriculteurs, elleinsiste sur l’importance de promouvoir et de favoriser le concept de souveraineté alimentaire et d’agriculture de proximité, tout en préservant les acquis.

Maire pour le meilleur et pour le pire

C’est par l’entremise de ses implications agricoles qu’elle attire l’attention de l’ex-maire de Saint-Valérien Michel Daviau, en 2005, qui se cherche une relève.

Elle se présente aux élections municipales de novembre 2005 au poste de maire et remporte son pari. Idem en 2009, alors qu’elle est réélue.Comme maire, c’est elle qui a dû composer avec la fermeture de l’abattoir porcin d’Olymel en 2007, le principal employeur de la municipalité. Cette épreuve n’a pas eu pour effet de faire sombrer la petite municipalité. Au contraire, dit Mme Plamondon, elle a généré de l’action. « Nous nous sommes bien relevés de cette épreuve, la municipalité se porte assez bien merci, si ce n’était de l’état misérable de nos chemins au printemps. Le gouvernement nous a transféré l’entretien des chemins, sans toutefois les remettre à neuf avant de le faire! »Entre 2005 et 2010, une quarantaine de nouvelles propriétés ont levé de terre dans un nouveau développement domiciliaire. Saint-Valérien peine à fournir à la demande.« Il y a beaucoup d’eau et sept ponts chez nous. Faire du développement structuré est un casse-tête assez complexe. Mais l’équipe municipale est dédiée. Je suis bien entourée et c’est plaisant de pouvoir travailler dans ce contexte. »Du plaisir, elle espère en avoir au conseil d’administration du CSSS Richelieu-Yamaska. « J’ai accepté le poste pour pouvoir vérifier de l’intérieur comment marche notre système de santé. C’est trop facile de chialer et de rester les bras croisés. Je vais mettre mon grain de sel et… allonger ma liste au besoin! »

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