24 mars 2016 - 00:00
Au tour d’Émilien Pelletier d’interpeller Chantal Soucy
Par: Le Courrier

Madame la députée,

À la suite de l’article ­paru dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le 10 mars, je viens réagir aux commentaires que vous avez formulés à l’endroit des députés du Parti québécois de la Montérégie, qui ont tenu leur caucus à Saint-Hyacinthe.

Affirmer publiquement que ce sont des touristes qui étaient de passage dans la région, démontre un grand ­manquement d’égard envers la fonction de député – fonction que vous occupez et qui mérite d’être appréciée et non dépréciée. À titre de député de Saint-Hyacinthe, j’ai moi-même participé à plusieurs caucus semblables tenus dans de nombreuses circonscriptions de la Montérégie. À chaque ­occasion, je l’ai fait à titre de membre d’un parti qui a à coeur de rencontrer les représentants d’organismes de la société, de prendre conscience des besoins du milieu, des problématiques vécues, d’écouter leurs demandes et suggestions et d’agir de manière à bien les représenter.

Le 2 mars, lors du caucus de Saint-­Hyacinthe, les députés du Parti québécois ont rencontré des représentants d’organismes communautaires, de l’UPA et de la CSN, afin de discuter des dossiers prioritaires de la région de Saint-Hyacinthe qui méritent d’être entendus, compris et défendus à l’Assemblée nationale et dans tous les forums de discussions possibles.

En mentionnant que ces élus soient ­venus ici en tant que touristes – réfutant par le fait même qu’ils eussent agi dans l’exercice de leurs fonctions ­parlementaires et politiques – vous ­rabaissez et banalisez la fonction que vous occupez présentement.

J’ose espérer que dans vos déplacements à l’extérieur de notre ­circonscription – ainsi qu’ici même dans Saint-Hyacinthe, puisque vous ­demeurez à Boucherville – vous ne vous considérez pas comme une ­touriste de passage?

Je vous invite à écouter le reportage que le journaliste Bruno Beauregard, de TVCogeco, a réalisé au sujet du contenu des travaux du caucus péquiste de Saint-Hyacinthe, vous y trouverez un aperçu objectif du déroulement de la journée.

Vous faites publiquement mention de mon appréciation de votre travail à titre de députée, aussi je tiens à apporter des précisions au sujet de mes commentaires à cet effet : premièrement, lors de votre élection le 7 avril 2014, je vous ai félicitée pour votre victoire et ai mentionné qu’avec le personnel de mon équipe sortante, j’allais collaborer avec vous pour assurer une continuité aux dossiers en cours et qu’ils ne se perdent pas. ­Deuxièmement, lors de rencontres informelles, je vous ai exprimé ma ­satisfaction à l’endroit du travail que vous avez effectué dans quelques dossiers, dont celui de la ­finalisation de l’achat par la CSSH de l’immeuble occupé par l’ex-collège ­Antoine-Girouard afin d’y aménager l’école secondaire Casavant. La ­conclusion positive de celui-ci est un bienfait pour toute la communauté maskoutaine. Cependant, je me permets de vous souligner que j’y avais travaillé intensément avec tous les ­intervenants concernés et que lors de votre élection en 2014, ce dossier était déjà complété à 90 %.

Comme député, savoir concilier vie ­familiale et vie professionnelle est un défi de tous les instants à ne pas négliger. J’ai beaucoup de respect pour la personne que vous êtes et ne vous ­critiquerai pas sans raison, d’autant plus que je sais par expérience que la fonction que vous occupez est très exigeante. Ce constat ne ­m’empêche cependant pas de combattre les idées qui vont à l’encontre de mes convictions personnelles, lesquelles rejoignent celles d’une grande partie de nos concitoyens.

C’est pourquoi lors d’une rencontre ­récente où vous m’avez demandé de me joindre à votre équipe, vous ai-je sur-le-champ donné l’heure juste, en vous disant que jamais je n’irai militer au sein d’un parti qui n’embrasse pas mes convictions profondes, qui sont de travailler à ce que le Québec devienne un pays. De plus, je ne partage nullement votre point de vue sur l’importance pour le Québec de se débarrasser du carcan ­canadien qui appauvrit le Québec et ­empêche son plein développement dans tous les domaines, que ce soit ­culturel, social ou économique. À cet effet, je vous invite à lire le livre « Un gouvernement de trop « qu’a écrit votre nouveau conseiller politique à la CAQ. Ainsi, vous comprendrez pourquoi il est urgent de réaliser démocratiquement l’indépendance du Québec.

Je vous prie d’agréer à mes sentiments les meilleurs.

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