22 août 2019 - 14:12
Au tour des algues bleues sur la Yamaska
Par: Rémi Léonard
La rivière Yamaska mardi, aux abords de la descente de bateaux de la rue Girouard Ouest, près de la Porte des Maires. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La rivière Yamaska mardi, aux abords de la descente de bateaux de la rue Girouard Ouest, près de la Porte des Maires. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le ruisseau des Salines a  pris une drôle d’apparence vendredi dernier. D’après les analyses municipales, il s’agissait finalement d’un colorant sans danger pour l’environnement. Photo Facebook Spotted St-Hyacinthe

Le ruisseau des Salines a pris une drôle d’apparence vendredi dernier. D’après les analyses municipales, il s’agissait finalement d’un colorant sans danger pour l’environnement. Photo Facebook Spotted St-Hyacinthe

Pas de répit pour la rivière Yamaska, qui connaît ces jours-ci un épisode d’algues bleu-vert, ou cyanobactéries, dans la région. Plusieurs citoyens avaient d’ailleurs remarqué la couleur verdâtre qu’a prise le cours d’eau dernièrement.

En réponse aux questionnements du COURRIER, la présence de ces algues indésirables a été confirmée ce lundi par la direction des communications de la Ville de Saint-Hyacinthe. La municipalité s’y attendait même depuis quelque temps et était en situation de « veille » puisque leur présence avait été constatée un peu plus tôt à Saint-Pie, en amont de Saint-Hyacinthe.

Si vous n’en avez pas entendu parler, contrairement aux années précédentes, c’est parce que « l’approche du gouvernement » quant à la présence des algues bleues dans les cours d’eau a passablement évolué, a indiqué la directrice des communications, Brigitte Massé. « On ne déclare plus systématiquement les épisodes d’algues bleu-vert », a-t-elle informé en expliquant qu’ils font maintenant partie de la réalité de nombreux cours d’eau au Québec. La sensibilisation est donc maintenant l’action privilégiée, a-t-elle ajouté.

Reconnaître et éviter

Pendant les épisodes d’algues bleues, il faut en effet éviter tout contact direct avec la peau. La plupart des sports nautiques sont ainsi déconseillés. Au centre nautique municipal, près de la descente de bateaux de la rue Girouard Ouest, la location de petites embarcations est d’ailleurs suspendue lorsque des cyanobactéries sont constatées. Les propriétaires d’animaux de compagnie doivent également être vigilants pour éviter que leur compagnon se baigne dans de l’eau contaminée.

Il faut évidemment apprendre à reconnaître leur présence, particulièrement pour ceux qui pratiquent des activités dans la Yamaska. En plus du changement de couleur dans la rivière, des fleurs d’eau peuvent aussi apparaître dans les endroits où l’eau est plus stagnante, comme on peut le constater sur notre photo.

Le principal facteur contribuant à la prolifération des cyanobactéries est le surplus en phosphore, indique le ministère de l’Environnement du Québec sur son site web, lequel peut provenir des activités agricoles, d’eaux usées domestiques, de certaines industries et de fertilisants, notamment. L’ensoleillement, la température, le pH de l’eau ainsi que les faibles courants ou les eaux stagnantes sont aussi des facteurs à prendre en compte, bien que « moins importants », toujours selon le Ministère.

Les solutions pour prévenir les épisodes d’algues bleu-vert consistent ainsi à réduire les charges en phosphore et protéger les bandes riveraines. Facteur pouvant aider à court terme, de fortes averses tombaient sur Saint-Hyacinthe au moment d’écrire ces lignes, mercredi, ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation dans l’immédiat.

Dans tous les cas, « ces algues sont là depuis des millions d’années et seront toujours là », a commenté Mme Massé, indiquant aussi qu’elles sont appelées à être de plus en plus présentes dans de nombreux cours d’eau au Québec, dont la Yamaska.

Déversement aux Salines?

Une autre situation distincte a aussi été soulevée par les citoyens la semaine dernière du côté du parc Les Salines, où le ruisseau qui traverse l’endroit a pris une couleur d’un bleu très peu naturel. L’incident ressemblait étrangement à un autre en 2014, alors que tout pointait vers un rejet industriel en provenance du parc industriel Théo-Phénix.

Dans le cas qui nous occupe, Mme Massé a indiqué qu’il y avait eu « plus de peur que de mal » puisque la substance en question n’avait finalement rien de nocif, s’agissant plutôt de simple colorant alimentaire, a-t-elle rapporté. Il s’avère qu’un « particulier » a utilisé ce colorant pour repérer une fuite dans des conduites, selon Mme Massé.

Avant d’avoir pu identifier la cause, des digues ont tout de même été installées par les équipes du service incendie aux Salines pour contenir la substance le temps de pouvoir l’analyser.

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