17 août 2017 - 00:00
Auto, bateau, condo, réseau… Une sélection pas si naturelle!
Par: Le Courrier

Marc Bouchard et Daniel Breton, spécialistes maskoutains en automobile et en électrification des transports, seraient fiers de mon épouse. Depuis des mois, elle évalue toutes les options afin de choisir le meilleur véhicule automobile qui puisse respecter ses valeurs et ses besoins.
Comme elle passe la plupart de son temps sur la route pour aller rencontrer des clients et que son auto constitue son véritable bureau, elle mise sur la sécurité, le confort et l’espace de rangement, la performance, la taille et le poids du véhicule, l’économie de carburant, l’autonomie pour les longues distances, la disponibilité de bornes de recharge électrique, une coupe distinctive, la qualité du système de son, le prix… et le respect de l’environnement.
Besoins ou désirs? Traction avant ou intégrale? Électrique ou hybride? C’est un arbitrage exigeant dans la quête du bon choix. Penser globalement et agir localement… pour soi et les autres, diront certains de nos amis commerçants et/ou membres des Sagouines.
La rigueur que mon épouse impose à ses réflexions, à titre de mère, de grand-mère, de citoyenne et de femme d’affaires, c’est celle que nos dirigeants politiques et administratifs municipaux maskoutains devraient appliquer dans l’évaluation du projet de construction d’une tour d’habitation de 15 étages au centre-ville de St-Hyacinthe, sous la bannière de Réseau Sélection. Véritable trip de Mega Blocks, Lego ou Meccano pour enfants qui n’ont pas pris assez de maturité.
La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres, dirait ma mère. Quant à mon père, sa phase-clé était : chacun sa place, pas de menace.
Priver les résidents et les usagers du centre-ville de 184 places (emplacement Intact) de stationnement, et ce, pour s’offrir un gros Lego et se faire des nouveaux amis, grands promoteurs immobiliers lavallois auxquels on sert un site convoité sur un plateau d’argent, « ça r’garde mal », dirait mon ami Pierre de St-Joseph.
Quand l’édifice à logements dans lequel on habite depuis des générations (histoires familiales) est menacé de démolition pour créer du stationnement qui remplacera l’espace « bouffé » par la tour, et qu’en guise de compensation, on nous offre seulement 3 mois de loyer… pour toute une vie, comment évaluer cet arbitrage?
Imposer un stress majeur durant plus de 18 mois aux gens d’affaires dont les commerces sont déjà fragiles au centre-ville, parce que le chantier serait titanesque et créerait de la confusion, voire de la désaffection de la part des consommateurs, cela apparaît comme une option toxique et insensée.
Défigurer l’équilibre architectural du cadre bâti du secteur et casser le vent qui vient de la Yamaska et rafraîchit l’imposant îlot de chaleur de la grande fournaise, ceinturée par les rues Brodeur, Marguerite-Bourgeoys, St-Joseph et Girouard, c’est de l’ineptie.
Par-dessus tout, ce qui me renverse, c’est qu’aucun chiffre précis des retombées véritables tant dans la colonne positive que négative n’est présenté aux Maskoutains outre la valeur bien symbolique de l’investissement du promoteur et les largesses du comité d’accueil maskoutain.
Foi aveugle de la part des membres du conseil? Je croyais cette époque révolue. De sages aînés m’ont soufflé à l’oreille que l’empressement de la Ville sent mauvais. Le flushgate de 2016 aurait-il soulevé suffisamment la vase pour que l’on constate qu’il y a anguille sous roche? Ras-le-bol de tout ça…

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