8 août 2013 - 00:00
Autocritique
Par: Christian Vanasse

J’ai reçu plusieurs commentaires à la suite de ma dernière chronique dans laquelle je confiais mon désarroi à nourrir l’avidité des touristes lorsqu’ils visitent notre région.

Mais voyons donc, me disait-on sur le ton du reproche amical, tu aurais pu leur montrer ceci ou cela… mais sans jamais aller plus loin que les deux ou trois mêmes exemples que d’habitude. Notamment, l’Expo agricole. Ah ben oui, puisque nous sommes une technopole agroalimentaire, il faut voir ça. Ah bon? Mais vous croyez que dans le reste de l’Amérique et en Europe, ils n’ont pas de tracteur, de moissonneuse-batteuse ou de mignons petits lapins blancs?Qu’ils n’ont jamais vu de grande roue, jamais gagné de toutous en peluche en lançant des dards ou mangé une pointe de pizza tiède accompagnée d’une bière sans goût?Et une fois cela fait… que nous reste-t-il? Faire du pédalo? Magasiner dans un gros centre d’achats pareil à mille autres? Pour y acheter des marques pareilles à mille autres? Dites-moi que nous avons mieux à offrir que de la malbouffe, de la Coors Light pis des Levi’s à 2 pour 20 $! Sacramouille, nous sommes la capitale agricole du Québec! Les touristes devraient venir ici savourer du wapiti, du sanglier, des bières artisanales, des fruits et légumes bios, admirer des murs végétaux, découvrir l’agriculture urbaine, bref, être jetés sur le derrière et en avoir plein la vue. On devrait offrir ici, ce qui ne se fait nulle part ailleurs. En agriculture comme en culture, l’ancienne Liverpool du Québec n’a pas le droit de se faire damer le pion par Sorel ou Drummondville. L’innovation, ce n’est pas de répéter ce qui a déjà été fait, c’est inventer, c’est oser, c’est être audacieux. Alors? Saint-Hyacinthe est-elle une ville audacieuse? Si vous répondez oui, c’est vous qui êtes audacieux!

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