14 novembre 2019 - 15:00
Biométhanisation
Bacs bruns : la question à un million de dollars
Par: Rémi Léonard
La Ville de Saint-Hyacinthe se targue régulièrement de produire du « biogaz à partir des résidus organiques des citoyens et des entreprises agroalimentaires de la région ». La portion évoquant les citoyens n’est toutefois pas encore une réalité. Photothèque | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe se targue régulièrement de produire du « biogaz à partir des résidus organiques des citoyens et des entreprises agroalimentaires de la région ». La portion évoquant les citoyens n’est toutefois pas encore une réalité. Photothèque | Le Courrier ©

« La solution n’est toujours pas au point », titrait LE COURRIER en novembre 2018 en parlant du contenu des bacs bruns de la région qui continuait d’être envoyé vers un site de compostage en Estrie, plutôt que d’être transformé en gaz naturel à l’usine de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe. Un an plus tard, force est de constater que nous en sommes toujours au même point.

Le seul changement consiste en fait au coût lié à toute cette opération. Un nouveau contrat a été octroyé en août dernier pour assurer le transport et la valorisation des résidus organiques issus de la collecte des bacs bruns à Saint-Hyacinthe et dans les 24 autres municipalités des MRC d’Acton et des Maskoutains. Le mandat est allé à GSI Environnement, une filière de la firme Englobe, pour la somme de 1 052 500 $ pour une année complète à partir du 1er août 2019.

La destination de ces matières organiques est toujours le site de compostage de Bury, une municipalité située à plus de 150 kilomètres de Saint-Hyacinthe. Le mandat pourrait par ailleurs être renouvelé pour une année supplémentaire au même tarif. La Ville s’est néanmoins gardé la possibilité de mettre fin au contrat à tout moment (avec un mois d’avis), signe qu’elle a toujours espoir de parvenir à trouver une solution à son problème avec les bacs bruns.

Jusqu’ici, la Ville a évoqué deux problèmes principaux : la contamination des bacs par des matériaux non organiques qui causent des bris d’équipements, et la présence importante de matières ligneuses (branches et feuilles, surtout à l’automne) qui se révèlent incompatibles avec le processus de biométhanisation. Pour surmonter cet obstacle, l’idée de remplacer les bacs bruns actuels par de plus petits bacs et d’exclure les résidus verts de cette collecte a été évoquée quelques fois par des intervenants proches du dossier. Officiellement, aucune mesure n’est toutefois annoncée, d’autant plus qu’il faudrait rouvrir l’entente avec la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains, qui s’étend jusqu’en 2024, pour procéder à des changements (voir autre texte page 5). C’est en vertu de cette entente que la Ville de Saint-Hyacinthe est contrainte de trouver un débouché pour le contenu de ses propres bacs bruns, mais également pour celui de ses voisins.

Notons que l’usine de biométhanisation peut tout de même fonctionner malgré ce pépin puisque ses infrastructures peuvent traiter les boues d’épuration, mais avant tout les intrants organiques provenant de l’industrie agroalimentaire, qui constituent la principale source de matière première pour produire le gaz naturel, et de loin.

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