7 avril 2016 - 00:00
Baiser : La belle et les bêtes
Par: Kim Messier
L’auteure Marie Gray

L’auteure Marie Gray

L’auteure Marie Gray

L’auteure Marie Gray

Le mariage… Unir sa destinée à l’être ­aimé. Célébrer la communion de deux coeurs palpitant d’espérance, deux coeurs sincères s’abandonnant à l’amour et aspirant au bonheur. Aller à la rencontre de l’autre. Accepter sa présence. L’apprécier à sa juste valeur. Partager ses joies. Ses craintes. Cheminer ensemble.

Dans Baiser : La belle et les bêtes, écrit par Marie Gray, aux éditions Guy Saint-Jean, le personnage principal, Valérie, voit sa vie bouleversée par la demande en ­mariage de son amoureux, Robert. Peureuse de nature, elle panique, puis cherche à comprendre ce qui l’empêche d’être heureuse, de croire qu’il est ­possible d’aimer et d’être aimée. Pour ­éviter de briser sa relation, Valérie prend les grands moyens : consulter un ­psychologue, faire un bilan de sa vie, ­examiner l’historique de ses relations amoureuses et surmonter les ­traumatismes de son enfance.

Dans le roman, il est question d’amour, de sexe et de fidélité. En rencontrant ­Robert, Valérie se rend compte qu’elle est tombée amoureuse pour la première fois. Ses relations précédentes ne servaient qu’un but, celui de trouver un père à sa fille. Monoparentale, l’héroïne tente d’élever son enfant du mieux qu’elle peut. Perturbée par les infidélités de son père, et la séparation de ses parents, Valérie craint de s’engager sentimentalement auprès de ses partenaires. Elle se force même à avoir des relations sexuelles. En quarante ans, elle n’a jamais connu les plaisirs de la chair. Avec Robert, tout est différent. Elle n’a pas besoin de lui dans sa vie. Il est là, tout simplement, parce qu’il l’aime. Complices, partageant des valeurs et désirs semblables, ils se ­respectent et s’attirent comme des ­aimants, mais Valérie refuse de se marier. Tant de couples, autour d’elle, se ­séparent. Tant d’hommes sont infidèles. En suivant une thérapie, Valérie reprend confiance en elle. Au fil des mois, elle ­permet aussi à Robert de prouver son amour pour elle.

Selon Marie Gray, l’amour fait peur, car on se rend vulnérable en aimant. « Mais de là à l’éviter par peur d’être blessé, ce serait tellement dommage! Je pense que cheminer doucement dans une nouvelle relation peut être salutaire. Tout le monde est pressé d’être en couple, ­amoureux ou de « se caser ». Je crois qu’on se précipite souvent dans une situation prometteuse sans s’assurer ou même vérifier que les ­éléments nécessaires sont là. Et c’est ­souvent ce qui déçoit. À l’inverse, des fois, il faut juste faire confiance à notre ­instinct et sauter. »

Valérie est consciente que sa peur de l’engagement risque d’avoir de graves conséquences sur le cours de sa vie et ­celui de sa fille. Grâce à l’écoute de son ­psychologue, avec le temps, ses ­appréhensions se dissipent et elle ­retrouve son assurance, même si elle ­accepte le fait qu’elle ne peut tout contrôler. « Docteur Jacques m’en a parlé… en amour, il n’y a pas de garanties, que des preuves concrètes, par des gestes que l’autre est prêt à s’investir, à s’engager. Avec sa suggestion de nous donner du temps, Robert vient de m’affirmer qu’il sera patient, qu’il comprend que j’ai besoin de pouvoir associer ses paroles rassurantes à des actes réels. Ce n’est pas suffisant pour que j’adhère aveuglément à toutes ses belles images de nous voir vieillir ensemble en étant toujours là l’un pour l’autre. »

La série Baiser, comportant trois tomes au total, a permis à Marie Gray de mettre des mots et de l’ordre dans ses questionnements personnels. Selon elle, les « ménages intérieurs » sont toujours salutaires et, comme Valérie, l’auteure aspire à la sérénité. Marie Gray travaille actuellement sur sa série pour adolescentes. Ensuite, elle fera le tri de ses nombreuses idées de romans féminins. « M’adresser à des femmes souvent exclues du monde romanesque est incroyablement nourrissant. Les relations de couple et d’amitié me fascinent. C’est un terreau d’une richesse incroyable, de même que les questionnements, les ­angoisses, les défis qui viennent lorsque les femmes réapprennent à vivre pour elles et à regarder vers l’avenir. Je vais très certainement demeurer dans ce créneau encore un moment. La féministe en moi l’exige! »

Vous pouvez suivre l’auteure sur le site Internet des éditions Guy Saint-Jean : saint-jeanediteur.com

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