18 Décembre 2014 - 00:00
Bilan de santé au privé pour le dg du Cégep
Par: Le Courrier
Le contrat de travail du directeur général du Cégep, Roger Sylvestre, prévoit un remboursement annuel pour des consultations médicales au privé. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le contrat de travail du directeur général du Cégep, Roger Sylvestre, prévoit un remboursement annuel pour des consultations médicales au privé. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le contrat de travail du directeur général du Cégep, Roger Sylvestre, prévoit un remboursement annuel pour des consultations médicales au privé. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le contrat de travail du directeur général du Cégep, Roger Sylvestre, prévoit un remboursement annuel pour des consultations médicales au privé. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le directeur général du Cégep de Saint-Hyacinthe, Roger Sylvestre, est encouragé à utiliser les services médicaux privés au moins une fois par année afin d’obtenir un bilan de santé complet, d’après l’une des clauses incluses à son contrat de travail.

Depuis son arrivée en poste en 2007, M. Sylvestre a bénéficié de cette condition à chacun de ses trois mandats, laquelle stipule que « le Cégep rembourse [un certain montant] par année les frais de bilan de santé en clinique privée ».

Le montant du remboursement est passé de 800 $ la première année à 1 000 $ en 2010 pour atteindre 1 200 $ à compter de 2015.

Pour le président du conseil d’administration du Cégep, René Vincelette, la faible somme que représente le remboursement et l’importance d’avoir un directeur général en santé justifient l’utilisation de services de santé privés.

« Nous voulons que le directeur général soit en mesure de relever ses fonctions en tout temps. Il faut que le chef soit en bonne santé pour répondre aux défis de son établissement. Vous savez que le Cégep connaît une augmentation de la clientèle et par le fait, une augmentation de la main d’oeuvre. […] Si nous avions un montant de remboursement plus élevé, il y aurait lieu de se questionner », a défendu M. Vincelette.

Le vice-président des ressources humaines chez Groupe Lacasse a également reconnu que la rapidité des soins en cabinet privé motivait le maintien de la clause. « Pour moi, la question ne se pose pas. Ça vient avec le poste de directeur général », a-t-il affirmé.

Pour sa part, Roger Sylvestre a indiqué qu’il ne voyait pas de problème éthique au fait de consulter au privé dans le cadre de ses fonctions alors qu’il dirige un établissement d’enseignement public.

« C’est une condition qui a été fixée dans mon contrat et que le conseil d’administration a acceptée, c’est tout. »

Remise en question

Pour les anciens présidents du conseil d’administration du Cégep, Denis Blanchard et Robert Pinsonneault, qui ont respectivement entériné les contrats de 2007 et 2010 de la direction générale, il n’y avait pas lieu de se questionner sur la légitimité de la clause à l’époque.

Ils reconnaissent toutefois qu’en 2014, les mentalités ont évolué. « Il faut se remettre dans le temps. La pratique n’était pas la même et le mot éthique était très peu remis en question. Ce sont les événements de l’actualité qui ont amené cela au premier plan. Il est fort probable qu’un tel montant n’apparaîtrait plus dans le contrat aujourd’hui », a souligné M. Pinsonneault.

Denis Blanchard a abondé dans le même sens, avançant que « ce devait être la culture à l’époque d’avoir recours aux soins médicaux privés ».

Puisqu’il n’avait pas rédigé lui-même le contrat en 2007, M. Blanchard a soutenu avoir de la difficulté à porter un jugement de valeur sur une telle clause alors qu’il n’en connaît pas l’origine. « Mais, dans le contexte de 2014, il est légitime en tant que c.a. de se demander si cette condition est toujours up to date. »

La pratique ne semble pas être courante du côté des commissions scolaires, du moins à Saint-Hyacinthe, où le contrat de travail de la directrice générale ne prévoit pas de remboursement pour un examen médical en cabinet privé, a pu constater LE COURRIER.

Rejoint par LE COURRIER, le ministre de l’Enseignement supérieur, Yves Bolduc, a refusé de se prononcer sur le dossier, affirmant que les cégeps étaient des structures autonomes relevant de leur conseil d’administration.

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