7 juillet 2011 - 00:00
Bonne pub, mauvais moment
Par: Martin Bourassa
Allez, je vous fais une petite confidence aujourd'hui.

Allez, je vous fais une petite confidence aujourd’hui.

Dans le fouillis qui se trouve sur mon bureau au Courrier de Saint-Hyacinthe il y a quelque part une chemise dans laquelle mon adjointe classe tous les textes qui se rapportent à la page éditoriale et à la page Forum. Cette chemise se remplit au fil des jours et se vide habituellement le mercredi en fin de journée.Une caricature s’y trouve cependant depuis pratiquement un an. Je l’avais commandée pour souligner l’achat du bar de danseuses Les Belles de nuit par la Ville de Saint-Hyacinthe. Elle met en vedette le maire de Saint-Hyacinthe.Personnellement, je la trouve bonne. Sans révolutionner le genre, elle me fait sourire et en ce sens elle atteint l’objectif de toute bonne caricature.Sauf qu’elle n’a pas été publiée et elle ne le sera jamais.Pourquoi? Parce qu’une bonne idée n’est pas toujours appropriée et de bon goût.C’est ce que les concepteurs de la firme Conceptö et les fonctionnaires municipaux qui ont commandé et approuvé la publicité des Beaux Mardis mettant en vedette Casimir Dessaulles auraient dû se dire il y a quelques semaines.Manifester un peu de délicatesse et de retenue. Ils auraient dû se garder une petite gêne et mettre cette publicité dans le fond du tiroir un an ou deux.Le problème avec la publicité des Beaux Mardis ne réside pas tant dans le concept publicitaire choisi. À ce niveau, elle est une réussite en soi et atteint l’objectif de toute bonne publicité. Elle ne passe pas inaperçue et elle fait réagir, mais je serais curieux de voir la réaction du maire Bernier si on s’amusait à lui ajouter une coiffure affro sur ses pancartes électorales. Pour revenir à la publicité, c’est le moment choisi pour la sortir qui gâche tout. Personnellement, je n’aurais pas touché à l’image de Casimir même avec une perche de 100 pieds. Certainement pas cette année, alors que tout ce qui concerne de près ou de loin à l’histoire de la Ville soulève les passions.Franchement, la Ville ne peut pas se donner pour mandat de dépoussiérer l’un de ses personnages historiques au moment où l’on s’apprête à réduire en poussière sa résidence patrimoniale. C’est presque grossier d’y penser. C’est courir après le trouble. Cela dénote un manque de jugement assez étonnant.J’ai beaucoup de mal à m’expliquer comment il se fait que personne chez Conceptö, au service des loisirs ou au service des communications de la Ville de Saint-Hyacinthe n’ait vu poindre le malaise évident qui viendrait avec cette publicité.C’est sans doute la preuve que certaines personnes à la Ville de Saint-Hyacinthe n’ont pas ou n’ont plus le recul suffisant pour évaluer le travail de leurs publicitaires.Au fait, cette publicité poursuivait quel objectif? Redonner un peu de pep aux Beaux Mardis en ciblant une clientèle plus jeune, plus yo? Selon moi, ce n’est pas la publicité qui fait courir les foules au parc, mais la qualité des spectacles présentés. En rehaussant de façon importante le budget alloué à la programmation, la Ville avait déjà fait un pas dans la bonne direction. On aurait pu se passer de Casimir.

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