29 août 2013 - 00:00
Bordeaux à l’honneur!
Par: Hélène Dion

À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 1 er septembre, la ville de Québec aura le coeur à la fête avec son événement Bordeaux fête le vin!

Cette deuxième édition qui aura lieu dans le Vieux-Port de Québec promet de réjouir les amateurs de vin avec ses dégustations, ses conférences et activités multiples. Les représentants de 300 châteaux bordelais seront au rendez-vous pour faire déguster les vins de la majeure partie des appellations de cette région historique.

Bordeaux fait rêver avec les prestigieux vins Margaux, Latour, Haut-Brion, Lafite-Rothschild et Mouton Rothschild. De l’autre côté de la rive, ce sont les noms de Petrus et de Cheval Blanc qui rappellent la notoriété de cette région de l’Aquitaine. Hormis ces grands noms dont la réputation n’est plus à faire, Bordeaux est un monde à découvrir et ses châteaux sont un monde de diversité. Cette notoriété ne date pas d’hier et Bordeaux, de par sa situation privilégiée donnant sur l’Atlantique, a profité des échanges commerciaux pour bâtir sa réputation, sa typicité, sa personnalité.

Du commerce et du vin

Cette ville portuaire, comme un texte de l’an 7 avant notre ère le mentionne, était dès lors commerciale. Les écrits d’Ausone, poète qui a donné son nom au célèbre château de Saint-Émilion, attestent d’une viticulture bordelaise établie en 300.

Plus tard, le 12 e siècle sera particulièrement florissant. Le mariage en 1152 d’Aliénor d’Aquitaine avec le futur roi d’Angleterre, Henri Plantagenet, place Bordeaux dans une situation particulièrement favorable pour la région et ses vins. C’est l’âge d’or du Claret, un vin « fin » qui part en tonneau dès la fermentation terminée. À cette époque, le commerce va bon train et les vins de Bordeaux ont des privilèges que les autres n’ont pas… Ceux-ci partent du port avant les vins du Haut Pays (Cahors, Bergerac…) et profitent de l’accessibilité des marchés tout en vendant à bons prix leurs vins aux amateurs anglais. De sorte que lorsque les vins du Haut Pays arrivent au port en novembre, ils sont surtaxés à Bordeaux, avant de rejoindre un marché saturé. Les privilèges accordés aux vins de Bordeaux cessent à la Révolution, mais pendant cette ère de prospérité, le terroir de Bordeaux se développe et la vigne occupe les rives de la Garonne et de la Dordogne. Les châteaux bordelais alimentent les ventes aux enchères chez les Anglais et débute alors l’histoire des négociants de Bordeaux.

Le château bordelais

Si ailleurs on parle de domaine par exemple, à Bordeaux, une propriété dont la superficie viticole y est annexée prend le nom de château.

Même si ce château n’est qu’une simple bâtisse ayant des vignes autour, le vignoble et par extension le vin qui en est produit, revendique le terme château. Sur ces terres, les proportions des différents cépages plantés sont différentes. Sur les sols chauds de graves, notamment dans le Médoc, on retrouve les cépages tardifs Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc en plus grande proportion. Sur la rive droite de la Garonne, les sols argileux accueillent le Merlot et dans les sols plutôt calcaires, le Cabernet Franc s’exprime en finesse. Dans l’Entre-deux-Mers, sur des sols argilo-calcaires, les cépages Sauvignon et Sémillon dominent.

Suggestions Bordeaux

Les appellations un peu moins connues des « côtes » offrent un bon rapport qualité-prix. Je vous propose un vin en AOC Côtes de Bourg, aux sols plus argileux, dont la proportion de Merlot est importante (90 %) avec un peu de Cabernet. Aromatique aux notes de cassis, de réglisse noire et en bouche, du fruit, de la rondeur avec une finale légèrement amère due à la jeunesse du vin. À boire avec des côtelettes d’agneau!

En blanc, il faut déguster un vin de l’AOC Pessac-Leognan. Généralement élevés en fûts, ils ont un côté vibrant apporté par le sauvignon et de l’opulence par le Sémillon et des arômes de miel, de coing, de pêche et un petit côté toasté apporté par la barrique. Je vous suggère ces vins blancs de la région des Graves. Malheureusement, ces bons rapports qualité-prix ne sont disponibles que dans les SAQ des régions limitrophes. Vous référer au site de la SAQ en inscrivant le code. Sinon, allez faire un tour à Bordeaux fête le vin pour faire le plein de découvertes! Les passeports sont en vente dans certaines SAQ et en ligne. Consultez ville.quebec.qc.ca/bordeaux/ – Château de Cruzeau – Pessac-Leognan 2009 – Code SAQ : 00225201 – Prix : 24,45 $ – La Croix de Carbonnieux – Pessac-Leognan 2010 – Code SAQ : 11792824 – Prix : 34,25 $

Question du 15 août

Qu’est-ce qu’un vin de paille?

À la récolte, les raisins sont mis à sécher dans des pièces aérées. Pendant cette période de dessiccation, les baies de raisins se concentrent naturellement. S’en suit une longue fermentation d’un jus concentré en sucres et en composés aromatiques notamment. À l’issu de son élaboration, le vin de paille dévoile tout son potentiel, des arômes allant de l’écorce d’orange, des figues séchées, des dattes aux épices douces… En bouche, le vin de paille est un nectar à l’équilibre exquis entre le sucre et l’acidité. Mais pourquoi cette mention vin de paille? À l’origine, les raisins étaient mis à sécher sur un lit de paille. Aujourd’hui, les raisins sont généralement séchés sur des claies et dans quelques domaines, on fait sécher les grappes suspendues au plafond. Citons parmi les vins issus de cette méthode, les vins de paille de l’Hermitage, du Jura, de Corse et plus près de chez nous, celui du Clos Saragnat.

Question de la semaine

Que veut dire la mention Cru Bourgeois à Bordeaux?

La réponse suivra dans la suivante, les chroniques vins étant publiées toutes les deux semaines dans LE COURRIER.

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