10 octobre 2013 - 00:00
Bravo! mais…
Par: Pierre Bornais

Le Mouvement Desjardins vient d’être admis au sein des 20 plus grandes « banques » au monde!

La nouvelle est de taille et réjouit sans doute bon nombre de dirigeants de la coopérative financière québécoise; d’autant plus qu’il se retrouve au 13 e rang, derrière la Scotia et devant la TD! Même la Banque Nationale ne se retrouve plus dans ce palmarès prestigieux, après la structuration dont elle a été l’objet, il y a deux ans. Seule une autre coopérative financière (en Allemagne) fait partie de cette élite! Voilà un bel aboutissement pour une institution plus que centenaire au Québec. Mais à quel prix en est-on arrivé à un tel résultat? C’est la question – fort légitime – que posait l’ancien PDG du Mouvement, il y a quelques semaines à peine. Pour Claude Béland, certaines orientations adoptées au cours des dernières années ont contribué à modifier en profondeur le choix fondamental du coopératisme. Au fil des ans, il est normal, même parfois indispensable, de changer certaines pratiques pour mieux répondre aux attentes et aux besoins de la clientèle. Et sur ce point, le Mouvement Desjardins a certes connu une évolution intéressante. Mais au fil du temps, certaines des valeurs qui distinguaient fondamentalement celui des banques commerciales du mouvement coopératif ont été subordonnées aux intérêts commerciaux; pour ne pas dire aux intérêts purement et simplement. C’est notamment la relation entre l’homme et l’argent qui en a le plus souffert. Sans oublier l’abandon – pour des raisons économiques – de structures jugées non rentables; même si, ce faisant, c’est la structure même d’une certaine communauté qui en payait le prix. On aura beau se rabattre sur les « contributions sociales » du Mouvement dans le milieu, cela ne suffit pas en soi pour rééquilibrer un bilan plus global. Et c’est dommage!

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