La majorité a plutôt réclamé une course à la direction, expulsant ainsi le chef en place. Thomas Mulcair a annoncé qu’il resterait en poste d’ici à ce que son successeur soit choisi, au plus tard d’ici deux ans.
Rejoint le lendemain à Ottawa, Brigitte Sansoucy s’est dite « surprise et triste » du verdict des membres. Le désaveu se veut la manifestation du « désir de changement et de renouveau du parti », croit-elle. Ce n’est donc ni sa position sur l’Oléoduc Énergie Est, ni le virage centriste que certains lui ont reproché qui ont poussé le successeur de Jack Layton vers la porte, selon elle.
Brigitte Sansoucy analyse l’orientation du parti comme plus « pragmatique » depuis une dizaine d’années, afin de se positionner pour former le gouvernement. « Il faudra trouver l’équilibre », illustre-t-elle.
Quant à l’avenir du parti, il est encore trop tôt selon elle pour identifier le meilleur candidat à la succession de Thomas Mulcair. D’ici là, « ça ne change rien au travail que je continue de faire comme députée », rassure-t-elle.
Se qualifiant de « loyale », elle a rappelé qu’elle a débuté en politique à ses côtés, en 2007. Les circonscriptions d’Outremont et de Saint-Hyacinthe-Bagot étaient à ce moment en élections partielles. L’ancien ministre libéral avait été élu, mais Brigitte Sansoucy a dû patienter encore quelques années puisque c’est Ève-Mary Thaï Thi Lac du Bloc québécois qui avait alors remporté la région maskoutaine, passée ensuite aux mains de la néodémocrate Marie-Claude Morin en 2011.
Au-delà du chef
Même si le moment le plus médiatisé du congrès a été sans l’ombre d’un doute le vote de confiance, l’occasion était aussi propice à toutes sortes de débats au sein des délégués du NPD.
Ainsi, le manifeste du « Grand bond vers l’avant » a beaucoup fait parler durant ce congrès. Les idées avancées vont du rejet des énergies fossiles et de la transition vers les énergies renouvelables, en passant par le plein respect des droits ancestraux des Premières Nations, l’accueil de davantage de réfugiés et la condamnation vigoureuse de l’austérité. Le parti a accepté de se pencher sur son contenu au niveau des instances locales. « Il faudra en débattre », a dit Brigitte Sansoucy, même si le document relève davantage de l’« utopie » pour elle.
La députée a également animé un échange sur les paradis fiscaux dans le cadre du congrès, quelques jours après le dévoilement de l’affaire des Panama Papers, avec comme invités l’auteur Alain Deneault, le documentariste Harold Crooks et l’économiste Angella MacEwen.