6 octobre 2011 - 00:00
Café de Flore: tout à fait enivrant
Par: Le Courrier
Café de Flore est à l'affiche dans les cinémas depuis le vendredi 23 septembre.

Café de Flore est à l'affiche dans les cinémas depuis le vendredi 23 septembre.

Café de Flore est à l'affiche dans les cinémas depuis le vendredi 23 septembre.

Café de Flore est à l'affiche dans les cinémas depuis le vendredi 23 septembre.

Une tonne d'effets sonores éparpillés dans un montage virtuose, Café de Flore, est une réelle expérience cinématographique sensorielle se voulant un hymne à la symbiose amoureuse et aux âmes soeurs.

Né de l’écoute intensive de la pièce éponyme de Matthew Herbert, le dernier film de Jean-Marc Vallée raconte l’histoire de deux personnages qui, sous les vibrations d’une même musique, se rejoignent spirituellement et parviennent à vivre leurs émotions, déchirés entre les deux femmes de leur vie.

Le film survole deux récits parallèles étalés sur deux continents et deux époques. Le premier se déroule en 2011 et raconte l’histoire d’Antoine (Kevin Parent), célèbre DJ montréalais, qui vit heureux à Montréal avec sa femme Carole (Hélène Florent) et ses deux filles jusqu’à ce qu’il rencontre une nouvelle flame, Rose (Évelyne Brochu). Il quitte donc son amour d’enfance et la mère de ses enfants pour vivre avec sa nouvelle conjointe, mais la séparation se fait difficilement.Le second se passe à Paris en 1970 et raconte le récit de Jacqueline, mère célibataire, qui, à la suite du départ de son époux, se consacre corps et âme à l’éducation de son fils trisomique, Laurent. Résolue à lui offrir la même vie que les enfants ordinaires, Jacqueline affronte les impasses de la vie et de la maladie mentale de son fils grâce à son amour pour lui. Une rencontre avec une jeune trisomique bouleversera cet équilibre.Les deux récits narratifs semblent, pendant une longue partie du film, sans lien, mais parviennent à s’entrecroiser dans le rêve et la métaphore. L’arrimage, bien qu’il semble difficile entre les deux fils narratifs, voire peut-être même un peu forcé, trouve tout son sens à la fin du film. Vanessa Paradis joue de façon remarquable une jeune mère dévouée qui forme avec son fils une bulle dans laquelle ils se retirent du reste du monde. Elle alimente par son rôle la sensibilité et la profondeur que communique l’oeuvre de Vallée dans son ensemble. Et que dire de Kevin Parent, à qui on a confié pour la première fois un rôle au cinéma, et qui interprète un homme en quête de sensibilité et de sensations, mais qui a du mal à extérioriser sa rage. C’est un beau défi qu’a su relever le chanteur. Café de Flore n’est pas un divertissement cinématographique que le spectateur peut contempler passivement. Étant donné les nombreuses séquences courtes alternées rapidement tout en chevauchant deux récits parallèles, ce film nécessite une concentration du spectateur afin de saisir les subtilités du réalisateur.

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