27 février 2013 - 00:00
Jeep Grand Cherokee 2014
Capable de tout!
Par: Marc Bouchard

Suspendu face contre terre, retenu uniquement par ma ceinture, je retiens mon souffle. Lentement, je me redresse, et reprends une position normale. Montagne russe? Non… Jeep Grand Cherokee!

Et pas n’importe lequel, mais bien le Grand Cherokee 2014 qui, au moment d’écrire ces lignes, est toujours en mode construction (car les modèles essayés étaient en fait des préproductions). Et si j’ai dû à ce point me retenir de hurler- car avouons-le se laisser guider dans une pente de 75 degrés par un véhicule de cette taille a de quoi rendre un peu nerveux – c’est que c’est dans des sentiers accidentés et sur des routes rocailleuses de la région d’Austin, au Texas, que l’on a pu mettre le modèle à l’épreuve.

Quand je dis épreuve, je suis sérieux. Puisque le sentier ne suffisait pas, nous avons aussi passé de longues heures derrière le volant, à tester la mécanique qui elle, présente une jolie nouveauté : une motorisation diesel de 3,0 litres que l’on attend avec impatience.

Pour la famille, vraiment?

Le nom Jeep est généralement associé aux extrêmes. Quand on y pense, on se retrouve souvent dans des contrées lointaines, ou sur des chemins de campagne, à se battre littéralement pour traverser les obstacles. Et le Jeep Grand Cherokee, c’est aussi cela.

Même si, du côté du manufacturier, on sait pertinemment qu’un bien faible pourcentage de propriétaires se rendra en dehors des sentiers battus pour tester leur véhicule, un Jeep doit demeurer un Jeep. Pas question donc de lésiner du côté de ses capacités. Le résultat de ce nouveau Grand Cherokee est tout simplement étonnant. Grâce à un système de molette logé dans la console centrale, on peut du bout des doigts modifier tout le rouage du véhicule pour une utilisation dans l’un ou l’autre des cinq modes, allant du tout confort automatique aux modes plus extrêmes que sont Neige, Rocher ou Sable (sans oublier la boue, évidemment). En fait, selon la version de Jeep choisi, le rouage intégral sera plus ou moins extrême. Dans la version de base, on se contente d’un intégral sans boîtier de transfert, un peu à l’image des utilitaires sport de ville traditionnels. Le Quadratrac II ajoute le Select Terrain et ses cinq modes, alors que le Quadra drive, réservé aux versions haut de gamme, inscrit aussi un différentiel à glissement limité au nombre des accessoires. Simplement expliqué, disons que le Laredo de base peut envoyer la traction aux quatre roues; le Overland milieu de gamme pourra transférer la puissance des roues avant aux roues arrière de façon plus précise en cas de besoin; et le Summit, le plus haut de gamme, et son Quadra Drive, permettra de contrôler la puissance d’avant en arrière, mais aussi de chaque côté, selon la roue qui manquera de traction. Compliqué… pas tant que cela. Disons en quelques mots que le Grand Cherokee peut littéralement traverser les montages. Je le sais, je l’ai fait… Merci notamment au Hill Ascent et Descent control, un système qui permet littéralement au Jeep de contrôler lui-même la descente (et la montée) sans autre intervention du conducteur que pour la direction.

Sur la route

Mais le nouveau Grand Cherokee, c’est d’abord et avant tout un véhicule que l’on veut familial. Et même, affirment les dirigeants de Jeep, un tantinet haut de gamme. Il faut bien admettre que son prix de base de 39 995 $ peut sembler alléchant, mais pour ajouter toutes les options les plus intéressantes, il faut grimper jusqu’à près de 55 000 $.

Parmi les options, une sellerie de cuir digne de mention, un aménagement intérieur nettement plus recherché et inspiré en couleur des grands paysages mondiaux (notre véhicule d’essai devait s’inspirer notamment du Maroc la nuit, mais j’avoue rechercher toujours le lien), et une abondance de gadgets et accessoires pour la famille, incluant le désormais incontournable double écran et DVD dans les appuie-tête pour les passagers arrière. Notons aussi une amélioration remarquable de la qualité des matériaux et de la finition, et la présence d’un grand écran tactile au milieu de la planche de bord qui regroupe toutes les commandes (y compris un GPS dont les explications sont cependant loin d’être claires en français). Mais la vraie beauté du Grand Cherokee, c’est aussi son moteur diesel : économique, relativement silencieux (même si on l’entend distinctement ronronner), il offre du couple en abondance, permettant des départs canon et des montées fulgurantes, tout en remorquant la bagatelle de 3 250 kilos. Notez que le moteur V6 régulier peut faire de même, et que le V8 augmente la barre jusqu’à plus de 3 500 kilos. Jumelée à tous les moteurs, la boîte automatique 8 rapports fait de beaux passages, même si on aurait souhaité des palettes derrière le volant de plus grande taille, histoire d’en faciliter le contrôle.

Et alors?

Nouveau style, nouveau design (on a quand même conservé le châssis et de nombreuses pièces de carrosserie), nouveau moteur et nouvelle boîte de vitesse, le Jeep Grand Cherokee a de quoi amadouer ses acheteurs. Surtout que la finition intérieure est désormais mieux réussie.

Bref, une belle évolution qui gardera le Grand Cherokee parmi les meilleurs, nul doute là-dessus.

Forces :

– Capacité hors route plus élevée – Finition de qualité – Nouveau style plus raffiné

Faiblesses :

– Prix du diesel (4 900 $) – Consommation toujours élevée – V8 inutile

Fiche technique :

Moteur : V6 3.6L DACT 24 soupapes Puissance (ch@tr/min) : 290 @ 6350 Couple (lb.pi@tr/min) : 260 @ 4300 Roues motrices : 4 roues motrices Transmission : Automatique à 8 rapports Freins : Disques avant/disques arrière Prix : de 39 995 $ à 64 995 $

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