21 mai 2015 - 00:00
Caroline Beauregard
Par: Maxime Prévost Durand

Le badminton est peut-être en perte de vitesse au Québec, mais Caroline Beauregard, de La Présentation, elle, roule à 100 milles à l'heure. L'étudiante-athlète membre des Carabins de l'Université de Montréal passe en revue sa dernière saison et son parcours avec LE COURRIER, à quelques semaines de sa participation aux Universiades en Corée du Sud.

Quel a été ton moment fort cette saison?

Le championnat canadien universitaire a été un beau moment pour moi. Ça fait quatre ans que j’y participe et c’est la première fois que je me qualifie pour les Universiades. (Elle a remporté les épreuves de double féminin et de double mixte.)

Les Universiades, ça représente quoi à tes yeux?

C’était mon objectif cette année de m’y qualifier. Je sais que sur le circuit civil, rendu au niveau où je suis, je ne m’entraîne pas assez pour être de calibre international, donc [les Universiades] devenaient un objectif international réalisable.

Quel circuit est le plus important pour toi : civil ou universitaire?

Cette année, je dirais que c’était plus le fun sur le circuit universitaire parce qu’il y avait un objectif autre (les Universiades). Sur le circuit provincial, ce sont toujours les mêmes personnes d’année en année, tout le monde se connaît, donc c’est plus difficile de battre certaines personnes. Ce sont toujours les mêmes qui gagnent, surtout en vieillissant, tandis qu’au niveau universitaire, il peut y avoir plus de surprises.

Pour une deuxième année, tu as battu Philippe Gaumond en finale du championnat provincial civil en double mixte. Y a-t-il une rivalité maskoutaine qui s’installe entre vous?

Oui et non. C’est du deux contre deux, ce n’est pas comme si c’était du un contre un. Que ce soit Philippe Gaumond devant moi ou n’importe qui d’autre, j’ai toujours envie de gagner. C’est certain qu’il y a une petite rivalité, mais pas plus qu’avec un autre joueur.

Comment as-tu découvert le sport?

Mon frère s’était inscrit au club de badminton de Saint-Hyacinthe quand on était jeune. Il avait des pratiques chaque samedi matin et à cause de ça, je devais toujours faire la vaisselle. Un jour, j’étais tellement tannée que je me suis inscrite aussi et j’ai commencé à jouer. C’est aussi ridicule que ça! (Rires)

Quelle a été l’influence del’entraîneur François Vincent (Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe) dans ton parcours?

C’est lui qui m’a tout montré. D’autres entraîneurs ont travaillé avec moi lorsque j’étais junior, mais à mes yeux, François est encore aujourd’hui mon entraîneur, malgré tous les entraîneurs que j’ai eus à Montréal. S’il y a un tournoi où François est là, c’est certain qu’il sera mon entraîneur, peu importe si les entraîneurs d’Équipe Québec sont là ou non. Quand j’ai des problèmes, c’est toujours celui que je vais appeler.

Tu as entamé des études en médecine l’automne dernier, comment gères-tu les études et le sport de haut niveau?

Cette année, ce n’était pas si pire. Comme j’ai fait un an en ergothérapie et deux ans en physiothérapie et que je n’ai pas de baccalauréat, j’ai dû faire une année préparatoire et j’avais quelques cours crédités, donc ça m’a aidée. Souvent les gens dans mes classes me demandent comment je fais. Chez moi, je n’ai pas de télé et quand je suis dans le métro, j’étudie au lieu de dormir. Le samedi soir, parfois j’étudie au lieu d’aller clubber avec des amis. Pour moi, ce n’est pas si difficile parce que les études sont une priorité. Je suis une personne assez organisée dans la vie en général. C’est une question de savoir gérer son temps.

Ce n’est pas pour rien que tu as reçu le titre d’étudiante-athlète des Carabins pour une deuxième année consécutive!

C’est un des plus beaux titres que j’ai eus dans ma vie. En plus deux ans de suite! Je vois les autres athlètes des Carabins aussi et ils sont tous des étudiants-athlètes, ils font tous des choses incroyables. C’est vraiment un honneur pour moi.

Simple ou double?

Souvent, je performe mieux en double au niveau canadien, mais j’aime mieux être en simple parce que j’aime ça quand ça bouge. C’est toi qui frappe chaque volant, c’est plus exigeant. En double, c’est plus stratégique, tu dois placer tes coups avec précision, tandis qu’en simple, même si tes coups sont moins précis, si tu te rends à chaque volant, tu peux t’en sortir.

Tu connais du succès partout où tu passes. Comment gères-tu une contre-performance?

Ce qui est le fun en vieillissant, c’est que je suis rendue à un point où je n’ai plus d’attentes. Je veux mieux performer, mais ma priorité c’est vraiment l’école en ce moment. Je m’entraîne toujours et j’aime toujours le sport, mais ce n’est pas la fin du monde si je perds. Ça arrive des défaites, j’en ai connues avant et j’en subirai d’autres encore.

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