18 février 2021 - 07:00
Centre des arts : un pas de plus vers le virtuel
Par: Maxime Prévost Durand
Sur la photo, une partie des employés du Centre des arts Juliette-Lassonde qui sont formés en vue de la diffusion prochaine de spectacles virtuels. On les voit en compagnie du réalisateur maskoutain Régent Bourque (au centre), venu les accompagner dans leur formation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Sur la photo, une partie des employés du Centre des arts Juliette-Lassonde qui sont formés en vue de la diffusion prochaine de spectacles virtuels. On les voit en compagnie du réalisateur maskoutain Régent Bourque (au centre), venu les accompagner dans leur formation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le Centre des arts Juliette-Lassonde vient de franchir un nouveau pas vers la tenue de spectacles virtuels. Tout l’équipement nécessaire à la captation et à la webdiffusion a été reçu au début février et des membres du personnel ont entamé la semaine dernière une formation pour s’assurer d’offrir un produit de qualité lorsque les premiers spectacles seront diffusés.

Même si les salles sont toujours fermées au public, il est permis pour les diffuseurs de faire la captation de spectacles et de les webdiffuser. À Saint-Hyacinthe, on ignore toujours à partir de quand cette formule sera offerte au grand public, mais toute l’équipe du Centre des arts travaille ardemment à mettre en place une programmation. Il s’agirait surtout de spectacles qui sont déjà à l’horaire et qui doivent être présentés en salle. Ceux-ci pourraient être convertis en formule virtuelle ou en formule hybride – en virtuel et en présentiel – lorsqu’il sera à nouveau permis d’accueillir des spectateurs en salle.

« On est en négociation avec des producteurs », mentionne le directeur général et artistique du Centre des arts, Jean-Sylvain Bourdelais, en entrevue au COURRIER.

« Il n’y aura rien en humour et il n’y aura pas de théâtre, ce sera plus de la chanson et de la musique », a-t-il toutefois avancé.

Sans contact avec le public, dont les réactions sont indispensables, l’humour se transpose mal dans une formule virtuelle comme celle que tente de développer le Centre des arts, plaide M. Bourdelais.

En attendant d’être offerte au grand public, l’expérience virtuelle sera proposée pour la première fois à la clientèle scolaire le 24 février avec la présentation du spectacle d’Atlas Géocircus. Pendant que l’artiste jeunesse montera sur la scène du Centre des arts, des élèves du niveau préscolaire et primaire pourront y assister à partir de leur classe. Plusieurs spectacles seront d’ailleurs offerts au niveau scolaire sous cette formule en lien avec les mesures du ministère de la Culture, qui encourage les écoles à profiter de ces expériences virtuelles en utilisant les fonds habituellement dédiés aux sorties culturelles.

Un apprentissage

Faire des spectacles virtuels ne se fait toutefois pas en claquant des doigts. Pour ce faire, les prochaines semaines seront consacrées à la formation de certains techniciens de la salle maskoutaine, qui se sont portés volontaires pour participer à ce projet de spectacles virtuels. Ils apprendront notamment à maîtriser le nouvel équipement, composé de plusieurs caméras et d’une console de contrôle, mais aussi à laisser parler leur créativité.

Pour les accompagner, le Centre des arts a fait appel au réputé réalisateur maskoutain Régent Bourque. Celui-ci compte une feuille de route bien garnie dans le milieu télévisuel québécois avec une contribution à des téléromans comme Annie et ses hommes, Providence, Virginie et Km/h.

« Régent a beaucoup d’expérience en captation. En discutant avec lui, il m’a dit qu’il était intéressé à aider nos employés. Il est à un moment dans sa vie où il veut transmettre son savoir et il trouve que c’est une belle façon de passer le flambeau. Les employés vont suivre un plan de formation et de mentorat. Ils ne sortiront pas de là avec un diplôme, mais ils vont avoir les aptitudes pour faire des spectacles virtuels, soutient Jean-Sylvain Bourdelais. Le but, c’est qu’une personne puisse faire une captation en étant seule. »
Au-delà de l’aspect technique, Régent Bourque dit vouloir aider à développer l’esprit créatif des employés du Centre des arts, en étant à l’écoute de l’artiste avec lequel ils travaillent, « pour ne pas devenir simplement des exécutants ».
« C’est de trouver comment apprivoiser l’image et le son pour les communiquer à un public, souligne M. Bourque. […] Oui, on va toucher à la caméra et au son, mais l’idée de base est de transmettre un message. »
Retour en salle : patience…
Quant au retour du public en salle, il faudra faire preuve d’encore un peu de patience, croit Jean-Sylvain Bourdelais.
« Je ne pense pas que ce sera avant avril, prédit-il. Présentement, on est en mode solution. Notre but est qu’une fois qu’on rouvre, qu’on soit ouvert une bonne fois pour toutes. »
Le Centre des arts Juliette-Lassonde a dû fermer ses portes au public à la mi-octobre après que la région maskoutaine est passée au palier d’alerte rouge. Les dernières mesures annoncées par le gouvernement québécois ne laissent pas entrevoir une réouverture à très court terme.

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