15 novembre 2012 - 00:00
Projet d'aréna privé
« C’est de l’improvisation de A à Z »
Par: Le Courrier

Convaincu que la Ville de Saint-Hyacinthe fait fausse route en voulant pactiser avec le secteur privé dans le dossier des arénas, le Maskoutain Jean-François Daoust a lancé une pétition en ligne pour dénoncer la situation.

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« C’est de l’improvisation de A à Z. Ça sent la panique présentement et moi, je veux juste mettre un stop. Le conseil municipal ne doit pas tout régler en deux semaines », explique ce citoyen qui s’est présenté devant les élus le 5 novembre pour les questionner sur ce nouveau dossier.

Il tente d’empêcher que le conseil municipal commette précipitamment ce qui serait, à ses yeux, une erreur irréparable : la conclusion d’une entente avec le groupe Syscomax, de Mirabel, pour la construction d’un complexe de trois glaces de 15 millions $ que la même entreprise gèrerait ensuite durant 60 ans.Un tel projet entraînerait la disparition de deux arénas municipaux : le Pavillon de la Jeunesse – il serait démoli pour faire place au nouveau centre sportif – et le stade Charles-Auguste-Gauvin, qui deviendrait le nouveau toit des clubs de gymnastique, de judo, de boxe et d’haltérophilie.Jean-François Daoust n’arrive pas à comprendre pourquoi la Ville détruirait deux glaces pour ensuite en faire construire trois nouvelles par le privé. « Il y a un non-sens dans tout ça, dû au fait que depuis deux ou trois ans, la Ville n’arrête pas d’investir à l’aréna C.-A.-Gauvin. Je le vois bien, je suis un utilisateur de C.-A.-Gauvin. Ils ont fait installer de nouvelles baies vitrées qui sont de toute beauté, les bandes ont un nouveau revêtement de plexiglas, on ne reconnaît plus l’aréna. Ici, au Pavillon de la jeunesse, il faudrait remplacer le banc des joueurs, c’est tout. Avec le stade L.-P.-Gaucher, nous avons trois arénas très beaux, très fonctionnels. C’est exactement ce qu’il nous faut. Nous ne sommes pas des professionnels, ce qu’on veut, ce sont de bonnes glaces. Avec l’aréna de Saint-Liboire, qui est très occupé, ça nous fait quatre glaces dans un rayon de 20 minutes », signale-t-il. Éducateur physique de formation, ce père de famille de 35 ans a été entraîneur au hockey mineur et depuis une douzaine d’années, il s’occupe de sa ligue de hockey, Les Couche-Tard, qui compte 44 joueurs réguliers – quatre équipes de 11 joueurs – et 20 remplaçants. Le groupe se réunit tous les vendredis soir au stade C.-A.-Gauvin, où il occupe la glace de 21 h à minuit. Cette année, cette location leur coûte 153,45 $ l’heure, soit 176,43 $ en additionnant les taxes. Mais si jamais la Ville laissait l’entreprise privée gérer trois glaces sur quatre, jouer au hockey à Saint-Hyacinthe pourrait leur coûter dorénavant autour de 300 $ l’heure, soit près du double du tarif actuel. Et ils perdraient automatiquement certains privilèges, comme celui d’entrer au vestiaire avec leurs propres consommations – bière, boissons gazeuses et croustilles – pour l’après-match. Au complexe sportif privé de Mont-Saint-Hilaire, on leur demande par exemple 4,50 $ pour une cannette de bière légère. « Ça nous fait une partie qui coûte pas mal plus cher. Le hockey du vendredi soir, c’est plus qu’un match de hockey, c’est un rassemblement de chums qui se produit une fois par semaine et où on peut discuter de tout et de rien. Et c’est comme ça dans les arénas de toutes les villes. »Jean-François Daoust soutient qu’il n’y aura pas que les ligues de garage qui seraient affectées par un désengagement de la Ville au profit du secteur privé dans le dossier des arénas. « Le hockey mineur, le patinage de vitesse, le patinage artistique, le ballon-balai, tout le monde serait touché. Et le tournoi pee-wee, il va arriver quoi avec ça? Le sujet est large, et il faut prendre le temps de bien étudier le dossier. C’est pour ça, ma pétition », a-t-il conclu.

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