Cédric, 23 ans, vient de terminer son cours universitaire en architecture. Lors de la remise de diplômes, il en profite pour prendre la parole et dévoiler un secret qu’il n’a jamais dit à personne : « Je tiens à remercier Sabrina, ma grande amie, car le 13 mai 2005, elle a pris le temps de m’aider. Je marchais dans la rue et, perdu dans mes pensées, j’ai trébuché et laissé tomber tous mes cahiers d’école. Elle a traversé la rue et m’a aidé à tout ramasser, même si nous ne nous connaissions pas. Elle s’est alors présentée à moi et m’a invité à venir à une fête qu’elle organisait avec quelques amis. Les mois et les années ont passé et notre amitié est encore aussi précieuse. Ce que je n’ai jamais dit à Sabrina, ni à personne d’autre d’ailleurs, c’est que le lendemain de notre première rencontre, j’avais planifié de me suicider.
Depuis plusieurs années, j’étais victime d’intimidation à l’école. À chaque jour, je devais affronter les menaces et les insultes de certains élèves. Je ne savais jamais ce qui m’attendait à mon arrivée à l’école. Me faire prendre mon lunch et voler de l’argent étaient des événements réguliers. J’en étais venu à m’isoler de plus en plus. Si je revenais à la maison avec une blessure, j’inventais une histoire pour ne pas inquiéter mes parents et aussi parce que j’avais honte de ne pas être capable de me défendre. Il m’arrivait de changer de chemin pour éviter les ennuis, parfois même de manquer l’école… Bref, vivre mes journées était devenu insupportable.
Cette rencontre avec Sabrina a changé ma vie. Elle m’a fait me sentir quelqu’un de bien, de valable, d’important. Cela m’a donné le courage d’aller parler de ma situation à l’intervenante de l’école. Des moyens ont été mis en place pour que mes bourreaux soient justement punis et qu’ils comprennent que ces gestes et paroles violentes sont inacceptables. »
Que ce soit à l’école, dans le cadre d’une relation amoureuse ou au travail, toute violence, quelle qu’elle soit, est inacceptable et laisse des marques à la personne qui en est victime. Briser le silence entourant cette violence est un premier pas à faire pour s’en sortir.
En cette semaine québécoise contre l’intimidation et la violence à l’école, pourquoi ne pas prendre le temps d’offrir un sourire, un service, une phrase d’encouragement à une personne de notre entourage. Un simple geste de solidarité peut parfois faire toute la différence.