17 avril 2014 - 00:00
Chambre en ville
Par: Martin Bourassa

Dure saison pour les directeurs gérénaux à Saint-Hyacinthe.

Après le DG du Bureau de tourisme et des congrès et le DG du CLD Les Maskoutains et de la Cité de la biotechnologie, c’est maintenant au tour du DG de la Chambre de commerce et de l’industrie d’aller se faire voir ailleurs.Dans deux des trois cas, ces départs précipités sont le fait d’un congédiement. Dans le cas de la direction générale de la Chambre de commerce, il s’agit d’ailleurs du second congédiement en l’espace d’un an. Celui qui avait pris la relève de Nicole Laverrière, Serge Gélinas, n’aura pas fait long feu. Douze mois auront suffi au conseil d’administration pour constater qu’il n’était pas l’homme de la situation.C’est environ 11 mois et trois semaines de plus qu’il m’en aura fallu. Disons que dès notre première rencontre, j’avais éprouvé un curieux sentiment de déjà-vu, devant ce beau parleur venu de Chambly. Disons qu’il ne manquait pas d’ambition, ni d’assurance, ce qui n’est pas nécessairement un défaut, lorsque bien dosé.Il avait assurément la parole facile quand il était question de transport en commun et de mobilité durable, lui qui en plus d’occuper un poste de conseiller municipal à Chambly, occupait aussi le poste de président du Conseil intermunicipal de transport Chambly-Richelieu-Carignan. Il m’avait d’ailleurs impressionné en m’expliquant à moi et à d’autres collègues pourquoi Claude Bernier occupait à l’époque le poste de président du Conseil intermunicipal de transport de la Vallée-du-Richelieu et pourquoi le train de banlieue avait très peu de chance d’aboutir à Saint-Hyacinthe.Pour une chambre de commerce qui a fait du train de banlieue son Eldorado, les propos sensés de son directeur général à ce sujet détonnaient un peu. Mais pas autant que son lieu de résidence et son emploi de conseiller à Chambly. Pour une organisation qui fait la promotion de l’achat local, de l’image de marque de la région et qui cherche à attirer de nouveaux résidents, disons que ça manquait de crédibilité. À la décharge de M. Gélinas, diriger la chambre de commerce n’est pas un emploi de tout repos. Même que l’organisation elle-même semble un peu perdue quant à sa vocation et son rôle dans la communauté, elle qui se décrit comme un organisme dynamique et influent dans le milieu. Pour le dynamisme, aucun problème, mais pour l’influence, on repassera. L’organisation qui se fait un devoir d’être apolitique s’est toujours tenue loin des débats plus corsés, préférant miser sur le réseautage, la formation et la valorisation de ses membres. C’est bien ainsi.Tout cela pour dire que le prochain DG de cette organisation n’a pas besoin d’être un grand visionnaire stratégique. Il doit être diplomate, soit, et rassembleur. Il devra être à l’écoute et être capable de tisser des liens autour de lui. Contrairement à ses deux prédécesseurs, il devra aussi avoir une profonde connaissance des enjeux locaux et de la communauté, et démontrer la volonté de s’y enraciner, si ce n’est déjà fait.À la place du comité de sélection, je commencerais ma recherche à l’interne. Vaut parfois mieux une valeur sûre locale au profil bas qu’un bon vendeur venu de loin.

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