20 novembre 2014 - 00:00
Choisir une carrière dans le communautaire
Par: Le Courrier


Lors de ma dernière session à ­l’université, j’assistais à un cours portant sur ­l’insertion professionnelle des jeunes.

Je me rappellerai toujours d’une phrase dite par le chargé de cours : « la plupart des finissants se dirigent vers le ­communautaire afin de faciliter leur ­entrée sur le marché du travail ». Pas moi, m’étais-je dit. À l’époque, je visais les grandes institutions publiques telles les commissions scolaires ou les cégeps, où les conditions salariales sont plus ­alléchantes tout comme les avantages sociaux, les régimes de retraite et la ­sécurité d’emploi. Le communautaire était, pour moi, un secteur où on allait acquérir une expérience de travail et mettre en pratique nos connaissances pour ainsi être plus en mesure de trouver un meilleur emploi dans le futur. ­Diplôme en main, je commençai donc à explorer le marché du travail et à chercher un boulot dans le marché caché, c’est-à-dire là où l’employeur n’a pas encore affiché une offre. Cégeps, écoles professionnelles, commissions scolaires, ­organismes communautaires en ­employabilité… J’élargis ensuite mon ­territoire sur la Rive-Sud et vers le Centre-du-Québec. Après deux mois de ­recherche active, je décrochai ma ­première occupation professionnelle dans un organisme communautaire d’aide à l’emploi. Quelques mois plus tard, je postulai dans un second ­organisme d’employabilité afin de me rapprocher de mon lieu de résidence et me voici aujourd’hui, sept années plus tard, pour le même employeur! Suis-je demeurée dans le milieu communautaire parce que je n’ai pas eu la possibilité ­d’accéder aux instances publiques? Non! J’ai simplement réussi à trouver un lieu de travail où je suis bien et où mes valeurs d’autonomie, de liberté, de confiance et d’initiative colorent mon quotidien.

Seulement à Saint-Hyacinthe, nous­ ­retrouvons près d’une cinquantaine ­d’organismes communautaires offrant des services gratuits aux personnes de tous âges et de toutes classes sociales. On retrouve parmi ces organismes, plusieurs secteurs d’activités tels que la santé et les services sociaux, l’insertion sociale, l’éducation, l’employabilité, les loisirs, l’alimentation et j’en passe. Ces services à la population sont également offerts par des gens soucieux d’offrir un service ­professionnel de qualité afin de répondre aux différents besoins des gens. Il n’est pas rare de voir ces organismes communautaires figurer au premier plan, et ce, dans diverses situations de la vie ­courante. Pensez-y. Qui n’a jamais eu ­recours, de près ou de loin, à une aide ­offerte par un organisme? Coup de fil lors d’une détresse psychologique, banque alimentaire lors de problèmes financiers, aide juridique lors d’un litige, coup de pouce lors d’une perte d’emploi ou tout simplement pour un service de garde ou une aide aux devoirs pour les enfants. Considérant le nombre de personnes qui bénéficient de ces services chaque année, force est de constater que ces ­organismes, solidaires à leurs valeurs,

apportent ses bienfaits à la communauté et prouvent ainsi leur efficacité et leur place dans la société.

Selon une étude faite par l’Université de Sherbrooke « Collectif de recherche sur les occupations », on observe que la ­majorité des travailleurs des milieux communautaires sont des femmes âgées de 25 à 44 ans et que plus de 70 % de ces professionnels sont titulaires d’un ­diplôme universitaire ou d’un diplôme d’études collégiales. Sortant de l’école, mon accessibilité au marché du travail s’est-elle vue facilitée puisque je ­répondais à ces trois critères ou bien ai-je fait grimper de quelques points ces ­statistiques en choisissant tout simplement d’écouter mes besoins et de me ­centrer sur mes valeurs et ainsi choisir le milieu communautaire? Je ne pourrais répondre avec exactitude à cette ­question. par contre, la seule chose que je pourrais affirmer c’est que je crois aux services offerts par le communautaire et au dévouement des professionnels qu’on y retrouve puisqu’ils ont probablement décidé, tout comme moi, d’y demeurer par choix et non par facilité.

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